Sans anguilles sous roche, le pèlerinage 2021 aura bien lieu comme prévu par les autorités saoudiennes. Notre rédaction l’a appris de SEM Mahmoud Nabaniou Chérif, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Guinée en Arabie Saoudite. Dans cet entretien exclusif, le diplomate Guinéen donne certains détails importants (notamment médicaux, ndlr) liés aux conditions de participation au hadj 2021.
Lisez.
Bonjour Excellence Monsieur l’Ambassadeur.
Bonjour M. Traoré.
Malgré la crise sanitaire dans notre pays, est-ce que le pèlerinage pour les Guinéens aura-t-il lieu cette année ?
Merci M. Traoré de m’avoir donné l’opportunité de débattre de cette question de pèlerinage, devenue une préoccupation de la majorité des fidèles musulmans Guinéens.
Tout d’abord, je commencerais par vous dire que le pèlerinage aura effectivement lieu.
Rappelez-vous, même quand la pandémie du Covid-19 avait atteint son apogée (l’année dernière, ndlr), le pèlerinage avait eu lieu, mais au profit d’un nombre très très limité. Cette année, nous n’avons pas d’abord été officiellement saisis par les autorités saoudiennes, pour la date et l’ouverture des procédures. Mais d’après les indiscrétions, il y aurait 60 mille pèlerins qui vont effectuer le pèlerinage en Arabie Saoudite cette année : 45 mille viendront de l’extérieur et 15 mille de l’intérieur. Nous attendons que le département du hadj nous saisisse officiellement pour préciser cela.
Ce qui reste clair pour nos pèlerins, est-ce que notre pays participera ? On attend, parce qu’il y a un problème de quota. Le pèlerinage s’organise en amont. Il y a des préalables. Et en temps normal, il faut six (6) mois pour organiser un pèlerinage.
Il faut régler le problème de logement, signer les contrats avec les logeurs, le transport terrestre, les taxes aéroportuaires. Il y a beaucoup d’étapes. Voyez-vous ? C’est une chaîne en faite. Ce n’est pas en deux (2) ou trois (3) jours […] on organise un pèlerinage.
Donc, je pense comme l’ont dit les autorités saoudiennes, le pèlerinage aura bien lieu mais au profit d’un nombre très très limité. Ferons-nous partir de ce nombre-là ? Nous souhaiterions
que la Guinée n’y manque pas. Mais ce qu’on avait l’habitude d’avoir comme quota, on ne l’aura pas.
Vous imaginez les pays comme le Nigéria, la Malaysie, l’Indonésie… Il y a des pays qui viennent avec deux cents mille pèlerins. Dans ce contexte, quand on parle de soixante mille, voyez-vous ce que ça fait ? Il faut repartir les quotas à tous les pays participant au hadj, même si c’est 5%. Imaginez la part infine qui nous reviendrait.
Donc, comme le disent les anglais, wait and see. Attendons de voir le sort qui nous est réservé. Mais nous souhaiterions, même si c’est 100 ou 500, que les Guinéens viennent.
Avec toutes les règles sanitaires mises en place par les autorités saoudiennes, à quoi ressemblera le pèlerinage de cette année ?
Vous savez, les mesures sanitaires que l’Arabie Saoudite a prises sont draconiennes. Sincèrement, ils ne s’amusent pas avec. Il faut un respect strict de ces mesures. Même en temps normal, vous ne pouvez pas faire un voyage ordinaire sans faire votre test covid-19. Certains pays sont interdits d’entrer en Arabie Saoudite, même avec le test covid-19 (négatif, ndlr).
Ce qui reste clair, pour le prochain pèlerinage, il est exigé que chaque pèlerin candidat prenne ses doses de vaccin contre le covid-19. Ce qui va rendre la tâche encore plus difficile pour les pays qui vont participer au hadj, ce sont les vaccins.
Si le Secrétariat Général des Affaires Religieuses doit prendre les dispositions, c’est dès maintenant. Parce qu’ il y a quatre types de vaccin qui sont reconnus par les autorités Saoudiennes : Moderna, Pfizer, Johnson and Johnson et Astra Zeneca. Les autres vaccins ne sont pas reconnus. Si vous êtes candidat, il faut nécessairement prendre un de ces vaccins, car les autres ne donnent pas droit au pèlerinage.
Nous allons passer l’information au département des Affaires Religieuses, pour prendre des dispositions dès maintenant, pour que les futurs pèlerins Guinéens puissent prendre un de ces vaccins que j’ai cités, parce qu’en dehors de ceux-là, aucun pèlerin n’est admis.
En tant que représentant de l’Etat Guinéen, quelles dispositions avez-vous prises pour nos compatriotes résidents et non résidents qui auront la chance d’effectuer le pèlerinage cette année ?
Vous savez qu’il n’est pas aisé même en étant en Arabie Saoudite, d’effectuer le pèlerinage. Parce que j’avoue que même moi, depuis dix mois, je suis revenu de Conakry et n’arrive pas à faire la oumra. Il me faut une autorisation spéciale. Même pour les résidents, c’est difficile de faire la oumra. Voyez-vous ce que ça fait ?
Pour le pèlerinage aussi, il faut une autorisation. Ceux qui sont admis à faire prévaloir leur droit au pèlerinage cette année, ne sont que quinze mille, pour toute l’Arabie Saoudite : les Saoudiens et étrangers compris. Donc, pour cette année, ce que nous recommandons à nos concitoyens résidents candidats au pèlerinage, c’est de prendre une autorisation des autorités saoudiennes pour éviter d’éventuels problèmes.
Je vous remercie Excellence.
C’est moi qui vous remercie pour cette interview.
Ousmane Traoré.
Écrivain-journaliste.
Riyad (Arabie Saoudite).