Le dialogue inclusif, le consensus, l’accord politique est une préoccupation au quotidien de toutes les démocraties ouvertes et conciliantes.
Le compromis est vital en démocratie mais la compromission est un poison.
Depuis la publication d’une tribune collective de trois détenus et la réaction de l’UFDG, le débat portant sur le dialogue refait surface. Des arguments les plus simples aux plus solides, la question divise l’opinion et laisse transparaître l’adversité violente qui caractérise le positionnement de chaque camp qui pue d’orgueils.
Au-delà du raisonnement partisan ou d’intérêt stratégique, le dialogue politique annoncé risque d’accoucher une fourmi.
L’idéologie militante l’emporte sur la raison et dénature l’idéal que se fixe le dialogue en démocratie.
Pour parler de dialogue, il faut impérativement se dire :
Pourquoi le dialogue ?
Sur quoi dialoguer ?
Avec qui ?
Les garanties de son respect ?
Et pour quel résultat attendu ?
Le dialogue ne doit pas être une simple causerie ou un espace de retrouvaille pour savourer un verre de champagne.
Le parti ufdg doit-il aller à la table de négociation ?
D’abord, il n’est pas convié au dialogue et ne doit pas s’inviter à la table comme une mouche. Le cadre qui est créé met hors-jeu l’UFDG.
Ensuite, à la place d’une main tendue, le pouvoir a plutôt tendu une corde pour pendre. Sa sincérité est douteuse.
Et pire, aucune condition pour un dialogue de bonne foi n’est établie, car le pouvoir veut dialoguer avec le fouet en main.
On fait un mauvais mélange de rôles et d’acteurs, c’est pourquoi, ce cadre créé est trop insipide et dégage déjà un goût d’échec avec un sentiment que rien ne se fera.
Pour encore une fois, je dis
félicitations
à Cellou Dalein Diallo dont l’engagement en faveur de la paix ne fait l’objet d’aucune controverse, pour sa témérité face à une colonie de nouveaux procureurs et des gendarmes de l’opinion.
La monnaie d’échange doit avoir la même appréciation que la valeur d’échange. En d’autre, il gagnera quoi ?
Ce qu’il doit perdre est connu de tous mais pas ce qu’il aura en retour.
C’est le vrai piège du débat.
C’est pourquoi, je dis que le dialogue à l’état des choses est un problème mal posé.
Chacun est libre de son commentaire et de son choix.
Même si Cellou Dalein donnait un avis favorable au dialogue, il allait faire objet de critiques et de chantages. L’opinion va toujours condamner dans l’un ou l’autre sens.
C’est au pouvoir de le rassurer, de faciliter les pourparlers.
Personne ne peut douter des vertus du dialogue. Tout ce qu’on a eu jusque-là, c’est grâce aux accords, à la concertation et au compromis.
Aucun grand et bon démocrate ne peut être contre le compromis mais il peut dire NON à la manière et au cadre.
Le pouvoir a beaucoup fait mais c’est encore insuffisant.