Depuis l’arrivée massive de 8 000 migrants le mois dernier à Ceuta, le Maroc a décidé de renforcer ses frontières avec l’enclave espagnole. Selon la presse locale, des ouvriers marocains ont posé des nouveaux barbelés le long des brise-lames de Ceuta pour empêcher le franchissement de la frontière par la mer.
Un mois après l’arrivée exceptionnelle de 8 000 migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta, au Maroc, le royaume chérifien a fortifié sa frontière. Selon le journal espagnol El Faro de Ceuta, des ouvriers marocains ont été aperçus la semaine dernière sur la plage de Tarajal, à la frontière sud de Ceuta en train de poser des barbelés accordéons (dits « concertinas »). Raccordés aux brise-lames s’enfonçant dans la mer, ces rangées de concertinas rendent le passage de frontière quasiment impossible.
Davantage de contrôles et d’agents marocains des forces de l’ordre sont aussi présents à la frontière de Fnideq depuis quelques semaines, selon le quotidien.
Le Maroc compte aussi installer des barbelés de l’autre côté de l’enclave espagnole, à la frontière nord, vers le village de Benzu et de Beliones. A cet endroit, sur la plage, la clôture de séparation entre les deux pays, sans concertinas, pouvait être contournée par la mer à la nage, selon le journal espagnol de droite Okdiario.
Agression
Le Maroc essaie-t-il de faire amende honorable en sécurisant ses frontières ? Entre le 17 et 19 mai, lors du passage de 8 000 personnes, des caméras avaient filmé la passivité des policiers marocains regardant le flux de migrants traverser la frontière, voire même encourageant les passages depuis le Maroc vers l’enclave espagnole en ouvrant les portes grillagées. Ces images avaient provoqué la colère du gouvernement espagnol.
L’Espagne avait estimé par la voix de sa ministre de la Défense que cet afflux de migrants était « une agression à l’égard des frontières espagnoles mais aussi des frontières de l’Union européenne ».
Bruxelles n’avait pas non plus mâché ses mots, dénonçant un « manque de respect ». « Personne ne peut intimider ou faire chanter l’Union européenne (…) sur le thème migratoire », avait déclaré le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas, dans une allusion claire au Maroc.
Les relations entre les deux pays s’étaient tendues fin avril avec l’accueil en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, pour des soins médicaux.