Les résultats des élections législatives ont été accouchés aux forceps par le régime militaire algérien le 15 juin 2021 et ce, après une attente de près de 72h00 heures de cette monumentale mascarade typiquement algérienne, consacrant la victoire des Généraux algériens via leurs larbins de services que sont le Front de Libération Nationale les indépendants et le Mouvement de la Société pour la Paix.
Le taux de participation s’établit donc à 23,03 %, raison pour laquelle il a fallu, nuitamment aux Généraux, gonfler ce chiffre. Ces triturations éhontées du taux de participation confirment que la fraude électorale est l’unique moyen privilégié de la cooptation et du maintien d’un pouvoir clientéliste au régime militaire algérien.
Cette falsification du vote renseigne, plus que tout autre discours, sur l’illusion entretenue par les décideurs algériens quant à une volonté de combattre la corruption et de sortir d’un système mafieux et rentier, comme l’a si bien dénoncé le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie le 13 juin 2021.
Même le Parti des Travailleurs (PT) a salué le rejet des algériens, dans leur écrasante majorité, de cette élection législative, le 14 juin 2021, et ce, malgré les moyens matériels et financiers colossaux mobilisés par l’Etat pour faire aboutir ce scrutin, qui n’ont pu briser la détermination de la majorité du peuple, ni altérer la conscience collective.
Ainsi donc, suite à la forte mobilisation des moyens de l’Armée Nationale Populaire (ANP) pour la remise des procès-verbaux, triturés au plus vite, les résultats s’établissent-ils comme suit : Front de Libération Nationale (FLN) 105 sièges, les indépendants 78 sièges, leMouvement de la Société pour la Paix (MSP) 64 sièges, le Rassemblement National Démocratique (RND) 57 sièges et le Front El Moustakbel 48 sièges et le Mouvement El-Bina 40 sièges. On notera que 34 sièges seront occupés par des femmes.
Il est à souligner que le scrutin législatif du 12 juin 2021 n’est que l’ultime tentative de l’Administration du Président Abdelmadjid Tebboune, dirigée de main de maître par le Général Chengriha, de revendiquer une pseudo légitimité qui lui manque cruellement à savoir celle tirée de la lutte pour l’indépendance qui a longtemps servi d’alibi pour les erreurs des dirigeants algériens depuis 1962.
Mais que peuvent offrir les Généraux aux Algériens aujourd’hui pour mériter leur loyauté ? Bien que cruciale pour les perspectives à long terme de l’Algérie, c’est une question qui ne trouvera point de réponse à l’issue de ces élections du 12 juin 2021.
On notera que le chômage reste endémique en Algérie, les revenus pétroliers se sont effondrés, les fonds de réserve ont diminué et beaucoup sont frustrés par la gestion de la pandémie de la COVID-19 par le gouvernement, notamment le retard dans le déploiement des vaccins par rapport aux voisins de ce pays.
En attendant, l’illégitimité du pouvoir politique, installé par le Commandement militaire depuis 1962, n’a pas cessé de se détériorer. La gestion des ressources du pays par des institutions sans représentativité a favorisé la prédation et la corruption au profit de petits groupes constitués autour des dirigeants alors que de larges couches populaires sont en difficulté et de plus en plus marginalisées. Ainsi va l’Algérie de 2021 !
Le pouvoir souverain est détenu en Algérie par la seule armée, donc de Chengriha. Raison pour laquelle des pluies orageuses ont ravagé, au lendemain du vote des législatives, à savoir le 13 juin 2021, des Wilayas de l’Ouest du pays, notamment celles de : Ain Témouchent, Tlemcen, Tiaret, Saida, Sidi Bel Abbès, Oran, El Bayadh, Naâma et Ain Témouchent, afin de nettoyer cette mascarade de législative sortie d’un paquet de lessive Bonux avec énormément de mousse. Un nettoyage à sec plus blanc que blanc s’impose pour les militaires algériens !
Abdelmadjid Tebboune, Président mal élu, s’appuyant sur une Constitution mal votée, et à nouveau sur 407 députés choisis, et non élus, est plus que jamais affaibli. Une posture délicate qui risque d’éclabousser l’establishment militaire qui le soutient et de fragiliser davantage les institutions supposées représenter le peuple.
Au fait, les responsables algériens ontdécidé, le 13 juin 2021, de retirer l’accréditation à « France 24 » en raison de « l’hostilité manifeste et répétée » de cette chaîne d’informations contre le pouvoir et les institutions algériennes, a annoncé le Ministère de la Communication.
Au final, avec un tel score, il est évident que la nouvelle composante fera face au même problème de déficit de légitimité et le rejet massif de ces élections législatives anticipées traduit la colère grandissante de la majorité du peuple algérien, plongée de plus en plus dans la misère.
Ces résultats consacrent la victoire des partis traditionnels pourtant considérés comme moribonds et rejetés par le Hirak.
Au fait qu’est venu faire secrètement le Général Chengriha en France ? Mais tout simplement rendre compte à ses maîtres du résultat des élections qu’il a concocté avant de pouvoir les annoncer.
Bonjour tristesse !
Farid Mnebhi.