La grâce présidentielle dont viennent de bénéficier deux jeunes Guinéens, condamnés par la justice pour des faits graves, montre que le Chef de l’Etat n’entrave pas l’application de la loi, qui est indispensable à une société de liberté et de responsabilité.
Cependant, lorsque la faute punie est reconnue, il est capable de faire preuve de mansuétude. Le père de famille qu’il est, demeure toujours sensible au repentir et enclin à pardonner. Une leçon de vie pour les nouveaux graciés, et un témoignage aussi que derrière l’animal politique et l’homme d’État Alpha Condé, il y a une âme magnanime.
Dans l’acte humaniste qu’il vient de poser, le Premier magistrat du pays envoie un message qui est celui de comprendre que la loi punisse, mais, que lui, s’il le peut et qu’il y a une bonne raison de le faire, peut user de son pouvoir de grâce.
Le nouveau mandat porte la marque de la violence d’une rupture jugée impossible, et la volonté d’unir et de rassembler tous les Guinéens autour de l’essentiel : le bonheur pour chacun, la prospérité pour tous.
Le nouvel élu veut être à la hauteur de ce défi historique et de cette espérance pour l’avenir.
Au demeurant, le Professeur Alpha Condé est un Chef d’État qui assume ses responsabilités, malgré les difficultés et les incompréhensions que cela comporte dans une société où, le laisser-aller et le laisser-faire sont une habitude acquise, une culture partagée. La Loi qui est l’expression de la volonté générale, semble se limiter à la volonté de chacun ou se heurte à des « droits » et des « libertés » sans limites, ni éthique, revendiqués par beaucoup dans leur propre entendement de la démocratie et de l’État de Droit.
Certes, l’habitude est une seconde nature, tout ce qui n’est pas défendu pourrait être compris comme permis, mais, ce n’est pas une raison de se croire dans une pétaudière et être dans son bon droit de tout dire et tout faire, surtout quand l’exercice de ce droit et de cette liberté que l’on s’octroie représente une menace pour les autres et un péril pour la communauté nationale.
A entendre les propos et voir le comportement de certains Guinéens, s’agissant de la Guinée et d’autres Guinéens, il semble plus qu’urgent de leur rappeler les valeurs qu’ils ont assurément perdues, mais que d’autres, heureusement plus nombreux, continuent de défendre avec force, fermeté et par la suprématie de la loi.
Personne n’aura jamais tort de défendre la vérité, la justice, l’éthique, le bien commun, l’intérêt général, même si personne n’est dupe non plus qu’il y a, à la fois, la tyrannie de certaines minorités actives et la vanité d’élites faussement vertueuses qui menacent la démocratie et abusent de la vulnérabilité des peuples.
Nombreux sont ceux qui ont voulu redresser la Guinée et changer les Guinéens pour que le pays ait la place qu’il mérite, pour que les Guinéens se sentent fiers de l’être et soient bons aussi avec les autres, et qui ont fini par renoncer. Ils ont confondu les clameurs populaires, que les politiques écoutent souvent avec appréhension, à l’hystérie des apparatchiks, toujours prompts à donner de fausses alertes et à entretenir des peurs afin de retarder et repousser les échéances qui leur seront fatales : les rendez-vous avec le peuple.
Quand le Professeur Alpha Condé affirme qu’il connaît mieux le pays et ses compatriotes, c’est dire qu’il a décelé le piège qui consisterait à croire que les récriminations des responsables politiques, et celles qui viendraient de l’administration publique, peuvent être un indicateur de l’état de l’opinion, ou de l’adhésion (ou non) à une décision ou un acte à poser.
Souvent d’ailleurs, le bonheur au sommet explique les frustrations et la colère du peuple à cause du sentiment d’injustice, de discrimination et d’inégalités sociales.
Le Chef de l’État veut être au service du peuple et, très clairement, ne sera qu’avec celui qui comprend et partage cette noble ambition : le bonheur du peuple ne fera le malheur de personne, mais celui isolé, égoïste et individuel auquel beaucoup ont toujours aspiré, est la tentation interdite, le fruit défendu dans la « dynamique ou dynamite » du » Gouverner autrement » prôné par le Président Alpha Condé.
Aujourd’hui encore plus averti qu’hier, moins dépendant des pesanteurs sociales et des aléas politiques, le Chef de l’État a l’expérience qu’il faut, dispose du temps nécessaire dans de meilleures conditions pour faire enfin ce qu’il veut, après avoir subi ce que d’autres ont voulu.
C’est une nouvelle chance pour la Guinée et un motif d’espoir pour les Guinéens qui ont besoin de croire en leur pays et d’avoir confiance en leurs dirigeants.
Tibou Kamara