Lors du dernier sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, à Accra (Ghana), le fantasque président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, s’est une nouvelle fois donné en spectacle. A sa prise de parole, il est aussitôt monté sur ses grands chevaux pour s’en prendre, à tort, à son aîné, les très respecté Professeur Alpha Condé, le chef de l’Etat guinéen, dont le seul crime à ses yeux est d’avoir, de façon souveraine, pris la décision de fermer les frontières de son pays avec trois de ses voisins (Sénégal, Guinée-Bissau, Sierra-Léone), pour des raisons strictement sécuritaires, à la veille de la présidentielle de 2020. Pour le ‘’Général sans troupe’’ de Bissau, irrité certainement par la signature d’un accord de coopération militaire entre la Guinée et le Sénégal, le professeur Alpha Condé n’avait pas le droit de fermer les frontières.
Il faut dire que depuisson élection controversée à la magistrature suprême de la Guinée-Bissau (un pays présenté dans la sous-région, à juste raison, comme un terreau fertile pour les coups d’Etat et une plaque tournante du trafic de drogue), l’on constate, avec beaucoup de regret que Umaro Sissoco Embaló, par ses agitations puériles, donne l’image hideuse d’un président qui ne sait pas vraiment ce pourquoi il occupe le palais présidentiel de son pays. Il s’illustre plutôt par ses sorties indignes d’un dirigeant responsable et respectueux des normes diplomatiques. Et sa cible préférée n’est personne d’autre que le président Alpha Condé, un panafricaniste convaincu et dont l’attachement à la démocratie n’est plus à démontrer. Lors des rencontres sous-régionales, sur les plateaux de télévision, sur les ondes de radios de grande écoute, dans les colonnes des journaux ou sur les sites d’information, il ne rate plus aucune occasion pour s’attaquer à l’actuel locataire de Sékhoutouréya.
Après la réouverture de la frontière avec la Sierra-Leone et dans l’attente de celle avec le Sénégal, le tigre en papier qu’est Umaro Sissoco Embaló se retrouve désormais isolé dans une sorte de cage où il éprouverait toutes les peines du monde à garder son sang-froid et sa lucidité.
Et c’est le lieu de lui rappeler que le Pr. Alpha Condé est ce grand homme d’Etat qui préside aujourd’hui aux destinées du pays qui a ouvert le bal des indépendances en Afrique francophone et qui a joué un rôle déterminant dans la guerre de libération de la Guinée-Bissau. Amilcar Cabral et ses compagnons du PAIGC n’avaient-ils pas pour base-arrière la Guinée de Sékou Touré qui les a accueillis à bras ouverts et les a aidés dans leur noble combat. Sous Conté, les soldats guinéens, à plusieurs reprises, sont allés en Guinée-Bissau pour éviter à ce pays limitrophe la déstabilisation et le saut dans l’inconnu. Mais comme dit l’autre, l’ingrat écrit toujours le bien dans l’eau et le mal dans la pierre. Il est donc grand temps pour Umaro Sissoco Embaló de descendre de son nuage pour regarder sereinement et sagement la réalité en face.