Par Mounir Ben Hassen
Tunis (dpa) – L’Allemagne a promis un don de 20 millions d’euros à l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) en cofinancement de son projet de production de vaccins contre la Covid-19 en faveur du Sénégal et de l’Afrique notamment de l’Ouest. Cet engagement a été fait par le ministre fédéral allemand de la Coopération et du Développement (BMZ), Gerd Müller, qui a effectué une visite au Sénégal, les 17 et 18 juin, durant laquelle il s’est rendu à l’IPD. Le financement allemand devrait être mis à la disposition de l’IPD, d’ici avril 2022, a déclaré Müller lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.
« Parce que le virus ne sera pas terminé dans quelques mois, nous avons un besoin urgent d’un vaccin »made in Africa ». J’en suis convaincu : l’Afrique a besoin de sa propre production de vaccins pour lutter contre la menace », a déclaré Müller. « Depuis plusieurs semaines, on mène des entretiens avec (…) l’Institut Pasteur » qui « dispose des experts et du savoir-faire nécessaires à la production du vaccin » contre le coronavirus, a-t-il dit. Une telle initiative donnera beaucoup d’espoir à des millions d’Africains de disposer d’un vaccin « made in Africa », ainsi que « plus de confiance » aux Africains « pour accepter un tel vaccin ».
– Des vaccins « moins chers » –
Pour sa part, Amadou Hott a déclaré que l’IPD produira « des vaccins de bonne qualité, moins chers, made in Sénégal, pour tout le continent » africain. « Et pour donner plus de confiance aux autres pays, le gouvernement allemand s’engage d’ores et déjà, à s’approvisionner, en partie à Dakar, pour sa campagne de vaccination nationale », a-t-il ajouté, cité par l’agence de presse sénégalaise (APS). L’IPD vise à produire, à terme, 300 millions de doses de vaccin par an, soit 25 millions par mois.
L’Institut Pasteur de Dakar est l’unique site de production de vaccins agréé par l’OMS en Afrique. Il est un centre majeur de recherche biomédicale au Sénégal et son influence s’étend à l’Afrique de l’Ouest et au-delà. Conformément à sa mission de protection et de promotion de la santé publique, l’IPD excelle dans des secteurs différents liés à la santé dont la vaccination.
Cet établissement avait lancé, le 16 novembre 2020, avec un cofinancement allemand de 10 millions d’euros, « Diatropix », sa plateforme dédiée aux tests de diagnostic rapide (TDR) de la covid-19 et d’autres maladies épidémiques et négligées au Sénégal et en Afrique (Ébola, dengue, fièvre jaune, rougeole, rubéole et méningite). Selon l’IPD, Diatropix « est la première plateforme à but non lucratif de fabrication de tests de diagnostic rapide entièrement dédiée aux épidémies avec un modèle économique qui permet de les rendre accessibles, à prix coûtant dans les pays africains ».
Avec plus de 5 millions de cas signalés et plus de 140 mille décès, l’Afrique est dans la troisième vague de la pandémie Covid-19, selon les « Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies » (CDC Afrique), une institution spécialisée de l’Union Africaine (UA). Jusqu’à présent, seulement un pour cent de la population africaine d’environ 1,3 milliard de personnes a été entièrement vacciné contre la pandémie, d’après l’OMS.