Confrontés à un manque de solidarité européenne en matière de droit d’asile, les migrants et demandeurs d’asile font face à des difficultés de plus en plus en grandes en arrivant en Europe.
À Malte, trois jeunes Africains ont été inculpés pour terrorisme en mars 2019. Après deux ans en prison, ils ont été libérés sous caution, mais l’affaire n’a toujours pas été jugée. Ils sont accusés d’avoir forcé l’équipage du pétrolier ravitailleur Elhiblu1, de faire cap vers Malte. Celui-là même qui les avait secourus en Méditerranée avec une centaine d’autres migrants. Depuis, plusieurs associations dénoncent une aberration judiciaire. À Malte, Juliette Rengeval.
En Grèce, le gouvernement tente par tous les moyens de ralentir le flux d’arrivée sur ses îles et le continent. L’accord financier passé entre l’UE et la Turquie doit permettre de maintenir hors du continent la plupart des migrants. Mais pour ceux qui braveraient cet interdit et tenteraient de rejoindre les iles grecques, Athènes vient de passer un décret. Le gouvernement grec considère désormais la Turquie comme un pays tiers sûr, ce qui devrait permettre de débouter plus facilement du droit d’asile cinq principales nationalités de migrants. À Athènes, Joël Bronner.
En proportion de sa population la république de Chypre a le plus grand nombre de demandeurs d’asile de l’Union européenne. La plupart viennent aussi de Turquie, mais ils passent par la République turque de Chypre Nord, la partie nord de l’île qui est sous la souveraineté d’Ankara. Migrants sans papier ou étudiants avec visa qui décident de rester. Tous passent ensuite illégalement la frontière pour rejoindre la partie grecque de l’ile, au Sud. Sauf que, s’il s’agit bien de l’Union européenne, Nicosie est à plus de mille kilomètres d’Athènes. Le continent européen est toujours aussi loin. Reportage à Chypre signé Juliette Gheerbrant.
Et en Turquie, qui accueille près de 4 millions de réfugiés sur son sol, la pandémie a encore précarisé leurs conditions de vie. Mais elle a aussi créé des élans de solidarité pour les plus fragiles. Et c’est au niveau des municipalités – et non de l’État – que cette aide se révèle la plus efficace. À Istanbul, Anne Andlauer.
Texte initialement publié sur : RFI