Conakry, le 26 juillet 2021 – Chaque jour, on se rend compte combien il est difficile de faire passer le pays avant tout le monde, de convaincre chacun que son sort personnel importe peu, ou pas du tout quand l’intérêt de la Guinée est en jeu, avec le bien-être des Guinéens, attendu d’être satisfait.
Le Président Alpha Condé a bien résumé la situation en répétant, autant de fois que nécessaire, dans un pays où le « moi haïssable » veut continuer à s’imposer, pour satisfaire des groupes d’intérêt et d’influence, d’élites puissantes, au détriment des droits et des aspirations légitimes de la majorité des Guinéens, qui constituent les « sans voix ».
C’est une lutte des « classes » et des « castes » qui dure depuis trop longtemps, aliénant les populations et contribuant à isoler des patriotes élus, en affaiblissant la Démocratie. Mais, c’est surtout le terreau nourricier de tous les extrémismes, et des populismes dangereux, faisant croire que la solution aux oligarchies qui se constituent dans les régimes libéraux et démocratiques, c’est l’initiative d’une « révolution citoyenne » qui prétexte redonner le pouvoir au peuple qui ne peut pourtant pas l’exercer directement, bref, un remède pire que le mal censé être combattu ! Mais, c’est toujours la faute de certains « intellectuels » qui ont explication à tout, et n’ont solution à rien, préférant bercer les populations de l’illusion que tout est possible, que le meilleur est à chercher même s’il n’arrivera jamais, plutôt que d’aider à cultiver la responsabilité face à une vie difficile, d’éducation citoyenne, pour faire accepter les réalités. Ils proclament défendre le bien, mais, se retrouvent à soutenir le mal ; ils prétendent se préoccuper du peuple pour se donner bonne conscience, mais, en réalité, ils sont affiliés à des lobbys souterrains et prêchent pour des chapelles aux motivations inavouables.
Et lorsqu’il arrive par hasard, ou par accident, qu’ils disposent d’un pouvoir de décision, ou accèdent au pouvoir, eux-mêmes sont victimes des illusions qu’ils ont alimentées, avec les surenchères et les impostures cautionnées et entretenues.
Les retournements fréquents de situations, semblent ne jamais avoir instruit, ni dissuadé de s’engager dans les démagogies… ! Et, l’histoire continue à se répéter.
En Guinée, comme ailleurs, on ne s’explique jamais à propos de la nomination à un poste, constituant un privilège convoité par beaucoup ; qu’on l’assume ou non, ce privilège est vu et vécu comme une récompense, un mérite, une chance par la vanité humaine.
À l’inverse, un départ ou un limogeage est vécu comme une injustice, si on ne l’explique pas par une cabale ou la cruauté du « système ».
En clair, on est nommé pour soi, déchu à cause d’autres : une tribu, un clan, un système ? Alors qu’au même moment, beaucoup, dans les mêmes conditions, face aux mêmes adversités invoquées, accomplissent avec compétence leurs missions et font face aux contraintes et défis de leurs responsabilités. Ne s’agit-il donc pas de se défausser, en distrayant l’opinion de ses propres manquements et faiblesses notoires en se prévalant de ses propres turpitudes ? À qui la faute de nos échecs ?
Chacun devrait savoir qu’on ne peut faire une carrière illimitée dans un poste, ni rester à vie dans des fonctions. Puisqu’il n’y a pas d’explication au pouvoir discrétionnaire du Président de la République qui nomme aux postes civils et militaires, il n’y a pas de raisons ou de justifications à fournir, lorsqu’il use du même pouvoir pour mettre fin à une fonction, ou à limoger d’un poste.
« Quand on naît, on est assez vieux pour mourir « , enseigne le philosophe.
Chacun sait aussi, que l’exercice du pouvoir, ou la fonction d’Etat (à des postes de responsabilité dans l’administration publique), n’étant pas donné ou obtenu par récompense ou pour d’autres raisons irrationnelles ou subjectives, pourquoi serait-ce une punition qu’on puisse en être délesté, voire suspecté d’un acte de trahison et d’ingratitude à l’égard de qui ce soit ?
Ce n’est pas le rôle des médias, si tant est qu’ils se soucient de ce qui est bon pour le pays, d’accompagner les élites dans leurs récriminations destinées à se dédouaner dans les espoirs déçus, ni la vocation des citoyens de pleurer sur le sort de responsables qui montrent leurs limites dans leurs charges, en passant à côté de leurs missions.
Le Professeur Alpha Condé sait ce que son peuple attend de lui, et qui consiste à rétablir la justice en tout, de garantir l’égalité de chances entre les citoyens, de ne pas hésiter ou reculer quand il s’agit du bonheur et de la prospérité de tout le pays. Personne n’est dupe non plus, qu’une telle entreprise, comme toutes celles qui touchent à des intérêts, va bousculer des habitudes, remettre en cause des acquis, et que des certitudes seront raillées, caricaturées, dénigrées par ceux-là mêmes qui les auraient souhaitées sans trop y croire, ni vouloir. Mais, comme toujours, le peuple et l’histoire devant lesquels il sera comptable, quand les défis seront relevés, lui en sauront infiniment gré.
Parmi les défis, l’ambition du Président Alpha Condé (que partagent maintenant ses compatriotes, mais qui fait très peur à ceux qui voudraient voir la Guinée à la remorque, sans parvenir au rôle de deuxième économie de l’Afrique de l’ouest, après le géant nigérian), est manifeste.
La Guinée en a le potentiel, son Président le veut, et comme on dit, « vouloir, c’est pouvoir ».
Le chemin dans lequel le Président s’est résolument engagé, est aussi celui de valoriser l’agriculture du pays, afin de gagner son pari connu de tous : « produire ce que nous consommons, consommer ce que nous produisons ». Bien au-delà, la Guinée n’est-elle pas considérée comme un « scandale agricole » ? C’est dire qu’elle a vocation, et c’est un autre défi pour le Professeur Alpha Condé, à devenir le grenier de l’Afrique, selon l’heureuse formule (et programme) chère à son ami et allié, le Président de la BAD : « L’Afrique qui nourrit l’Afrique ».
La Guinée, réputée être un scandale géologique, dispose, par ailleurs quasiment de toutes les matières premières pour être dans un proche avenir une grande puissance industrielle.
Pour rendre les hommes et les peuples heureux, il faut le faire sans se poser trop de questions, ni se laisser envahir par des doutes, mais il faut surtout ignorer les préjugés et affronter tous les tabous, comme on le constate depuis toujours dans l’histoire de l’humanité.
L’homme qui a déjà échoué est celui qui ne veut rien tenter, et croit que tout ce qui est difficile sera toujours impossible.
Tibou Kamara, Ministre d’État, conseiller personnel du Chef de l’État, Ministre de l’industrie et des PME, porte-parole du Gouvernement
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement