Rome, le 27 juillet 2021 – Des investissements considérables seront nécessaires si l’on veut créer des systèmes alimentaires durables et équitables qui profitent aux populations les plus vulnérables du monde. Selon des estimations, 350 milliards d’USD par an devraient être investis au cours des dix prochaines années pour concrétiser cette ambition. Les banques publiques de développement (BPD) peuvent contribuer à financer ces investissements et à générer des retombées exponentielles sur le plan social et économique, selon le Fonds international de développement agricole (FIDA) qui annoncera aujourd’hui la création d’une coalition de partenaires en vue d’exploiter ce potentiel.
« Les banques publiques de développement investissent déjà sensiblement dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture. En exploitant et en réorientant ces investissements afin d’appuyer la transition vers des systèmes alimentaires plus équitables et plus durables, nous pourrions véritablement changer la donne », a déclaré Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA. « Il faut que les BPD mènent une action forte, commune et résolue à l’échelle mondiale, afin que les systèmes alimentaires profitent à tous, en particulier aux personnes les plus pauvres des zones rurales qui produisent une grande partie de notre nourriture. »
L’annonce sera faite aujourd’hui par le FIDA et ses partenaires, l’Agence française de développement (AFD) et la Cassa Depositi e Prestiti (CDP), au cours de la session « Mobiliser plusieurs milliers de milliards », dans le cadre du Pré-sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires qui se tient cette semaine à Rome. Daniele Franco, Ministre italien des finances, Karina Gould, Ministre canadienne du développement international, et Arkhom Termpittayapaisith, Ministre thaïlandais des finances, ainsi que des représentants de la Banque africaine de développement (BAfD), de Coller Capital, du FIRA et de l’Organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO) participeront à cette manifestation.
Si nous voulons faire en sorte que les systèmes alimentaires fournissent des aliments nutritifs pour tous, assurent des moyens d’existence décents aux personnes qui les font fonctionner, et préservent l’environnement et la biodiversité, des investissements seront nécessaires afin de transformer la manière dont nous cultivons, transformons, vendons et consommons les aliments. Selon certaines estimations, la transformation des systèmes alimentaires nécessitera des investissements de l’ordre de 300 à 350 milliards d’USD par an au cours de la prochaine décennie. Parallèlement, les retombées économiques de ces investissements pourraient atteindre 5 700 milliards d’USD par an.
« Le système financier mondial a des ressources qui permettraient de s’attaquer aux inégalités générées par le fonctionnement des systèmes alimentaires, tout en réduisant leur impact négatif sur la planète », a déclaré M. Houngbo. « Nous avons particulièrement besoin d’acteurs puissants ayant la volonté politique et la détermination nécessaires pour promouvoir ce nouvel agenda politique et le poids financier pour le réaliser. »
« Les banques publiques de développement peuvent et doivent aller plus loin pour lutter contre l’insécurité alimentaire et favoriser une transition durable et équitable, conformément aux objectifs de développement durable et à l’Accord de Paris. Nous invitons tous les acteurs concernés, dans le cadre du mouvement Finance en commun, à contribuer à l’intensification des investissements verts et inclusifs », a déclaré Rémy Rioux, directeur général de l’AFD.
Les BPD sont des institutions financières qui sont gérées ou appuyées par des autorités publiques centrales ou locales et qui visent à atteindre des objectifs de politique publique en vue de promouvoir le développement économique d’un pays ou d’une région.
Actuellement, les BPD qui investissent dans l’alimentation et l’agriculture dans le cadre de leur portefeuille représentent près des deux tiers du financement officiel de l’agriculture. Dans une étude à paraître prochainement, l’Institute of New Structural Economics et l’AFD estiment que leurs investissements annuels atteignent 1 400 milliards d’USD.
La future coalition réunira non seulement des BPD, mais aussi des pouvoirs publics, des instituts de recherche, des entreprises du secteur privé et des organisations de la société civile, qui collaboreront au renforcement de la capacité des BPD à réorienter, à optimiser et à accroître leurs financements en faveur d’investissements sociaux et verts, et à favoriser les petits producteurs ruraux travaillant dans certains des pays les plus pauvres du monde.
À cette fin, de nombreuses BPD doivent réorienter leurs investissements, améliorer leur gouvernance, leur ciblage, leur évaluation et leur gestion des risques, et mieux suivre et rendre compte de leur impact environnemental et social. Beaucoup doivent également mettre au point des instruments plus attrayants en vue de stimuler les investissements du secteur privé, ainsi que des produits financiers accessibles et abordables destinés aux producteurs ruraux et aux petites et moyennes entreprises agroalimentaires.
« La coalition promue par le FIDA représente une première étape concrète dans le renforcement de la capacité des banques publiques de développement à fournir des financements abordables et des capitaux à long terme en vue de la transformation des systèmes alimentaires. En tant qu’institution hôte du Sommet Finance en commun de 2021, la CDP est prête à faire avancer l’initiative lors du prochain sommet, en collaboration avec le FIDA, l’AFD et les autres parties concernées », a ajouté Antonella Baldino, responsable du financement du développement international chez Cassa Depositi e Prestiti.
La première action concrète de la coalition sera la création d’une plateforme destinée aux BPD qui leur permettra de partager leurs meilleures pratiques et leur savoir-faire, de faciliter la coopération technique et de mettre en place des partenariats innovants.
La coalition prévue s’appuie sur les travaux d’un groupe de BPD réunies par le FIDA qui, lors de la première édition du Sommet Finance en commun organisée par la France en novembre dernier, ont convenu dans une déclaration commune de renforcer leurs investissements afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et les objectifs de développement durable. En juin, dans la déclaration de Matera, les ministres chargés des affaires étrangères et du développement du G20 ont souligné l’importance de ces travaux.
À l’intention des journalistes:
Inscrivez-vous pour suivre la manifestation: Mobiliser plusieurs milliers de milliards – Financer avec un réel impact grâce au levier décisif des banques publiques de développement – 27 juillet 2021, 17 h 30 – 18 h 20 (heure d’Europe centrale)
Contact médias: Caroline Chaumont
Téléphone portable: +39 3496620155
Courriel: c.chaumont@ifad.org
Le FIDA investit dans les populations rurales en les dotant des moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer leur résilience. Depuis 1978, il a octroyé 23,2 milliards d’USD sous la forme de prêts à faible taux d’intérêt et de dons, dans le cadre de projets dont ont bénéficié quelque 518 millions de personnes. Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.