Tunis (dpa) – L’utilisation accrue des plateformes de commerce électronique par des PME et des startups, en Afrique centrale, a accéléré la croissance de ces entreprises. C’est ce qui ressort d’un rapport conjoint publié par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), et la GSMA qui représente les intérêts des opérateurs mobiles dans le monde.
Intitulé « Stimuler le commerce électronique en Afrique centrale : rôle des services mobiles et implications politiques », ce rapport a été publié le 15 juillet, par la CEA. Selon ce document, environ 265 startups de commerce électronique sont opérationnelles dans la sous-région où le potentiel d’emploi est « considérable » avec des marchés en ligne qui vont générer 3 millions d’emplois à l’horizon 2025.
La connectivité et les paiements mobiles sont « essentiels » pour permettre au secteur du commerce électronique d’atteindre « sa vitesse de croisière », a souligné le rapport. Au cours de la dernière décennie, le taux d’utilisation de l’internet mobile a plus que doublé, en Afrique centrale, pour atteindre 42 pour cent à la fin de l’année 2019. À la fin de 2020, il existait 16 services d’argent mobile en direct dans l’espace de la « Communauté économique des États de l’Afrique centrale » (CEEAC), desservant près de 50 millions de comptes enregistrés.
« Le commerce social, et l’utilisation des réseaux sociaux aux fins de commerce électronique sont en train de prendre de l’ampleur. Facebook avec ses 14 millions d’utilisateurs dans la sous-région constitue un marché attractif et une plateforme privilégiée de nombreux entrepreneurs du commerce électronique », a-t-on ajouté.
« Des acteurs régionaux ou nationaux »
Alors que le paysage du commerce électronique au détail est dominé par les acteurs mondiaux, tels Amazon, eBay et Alibaba, les acteurs régionaux ou nationaux tirent parti des savoirs locaux pour pouvoir tenir tête. Jumia en est un, et est la plus grande entreprise du commerce électronique en Afrique avec des opérations dans 11 pays sur le continent, a-t-on fait remarquer.
En dépit de ces progrès, les pays de l’Afrique Centrale sont à la traine par rapport à leurs pairs. Les infrastructures, les investissements et les compétences nécessaires pour stimuler les achats en ligne figurent dans le dernier tiers de l’indice du commerce électronique B2C de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement constitué de 152 pays. À cet égard, les opérateurs de télécommunications mobiles constituent un élément essential de la solution, a relevé le rapport.
Ils assurent la connectivité des activités en ligne, dont le commerce électronique, ils facilitent les paiements numériques et soutiennent le commerce électronique par l’entremise des interfaces de programmation (API, selon l’acronyme anglais) et d’agents commerciaux afin de lever les obstacles inhérents au secteur.
La région peut rapidement enregistrer des progrès si les gouvernements adoptent des politiques pour accélérer le développement des services numériques et de commerce électronique. Il s’agit, en particulier, de renforcer l’inclusion numérique et financière, d’adopter la bonne approche à la règlementation des données, de lever les obstacles clés qui entravent le climat des affaires, et d’encourager la collaboration entre des parties prenantes, a-t-on expliqué.
« Les opérateurs du réseau mobile doivent jouer un rôle de premier plan pour accélérer l’inclusion numérique, la diversification économique et le développement durable », a déclaré Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique Centrale. « Si les gouvernements prennent des mesures dès à présent, l’Afrique Centrale pourra être plus compétitive et collaborer davantage dans l’intérêt de tous les citoyens et pour leur inclusion », a-t-il dit.