Tunis (dpa) – Divers groupes de filles et de jeunes femmes africaines ont développé plus de 70 projets innovants durant un atelier de formation en codage informatique, organisé par l’ONU, du 5 au 16 juillet. Baptisée « Atelier pratique de codage des filles africaines connectées », cette formation a été initiée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), en partenariat avec ONU Femmes, l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’Unesco et le gouvernement du Cameroun.
Les projets développés durant l’atelier ont porté sur les domaines de l’animation, du développement du Web, de la robotique, de l’intelligence artificielle et de la création de mode, a indiqué la CEA. Ils offrent des solutions pratiques à un éventail de problèmes allant des soins de santé à la gestion du trafic routier dans le contexte de l’économie en expansion et d’intégration de l’Afrique, a-t-on ajouté. Environ 8500 Africaine, âgées entre 12 et 25 ans, ont participé à l’atelier, organisé à la fois en mode présentiel dans la capitale camerounaise Yaoundé avec une connexion décentralisée à la « Silicon Mountain » à Buea (Sud-ouest), et à Douala (Ouest), et également en en ligne via une plateforme électronique.
La formation a porté sur des domaines techniques tels que l’animation, le codage pour la mode à travers la broderie « Turtle Stich » (application Web gratuite et open source permettant de générer et de partager des motifs pour les machines à broder), les jeux et le développement Web, la robotique, l’Internet des objets (IoT) et l’impression 3D. Elle a compris aussi des processus cognitifs généraux, notamment le développement de projets, la pensée conceptuelle, la pensée informatique, le rôle des femmes dans les sciences, la technologie, l’ingénierie, les arts et les mathématiques (STEAM).
« Les jeunes africaines savent coder »
En Afrique, seulement 28,4 pour cent des femmes et des filles sont actuellement impliquées dans les STEAM, et seules 22,5 pour cent des femmes ont accès à internet contre 33,8 pour cent des hommes, selon l’ONU. Selon la ministre camerounaise des Postes et télécommunications, Minette Libom Li Likeng, les femmes africaines « accusent un retard dans les métiers des TIC et doivent tout faire pour rebondir ».
Les initiatives telles que l’atelier de codage ont pour objectif de « faire des femmes et des filles de futures créatrices d’emplois pour lesquelles les gouvernements ont un rôle à jouer dans la création de l’écosystème nécessaire au développement de l’entrepreneuriat, en d’autres termes un cadre juridique et réglementaire favorable, ainsi que des mesures incitatives », a déclaré Antonio Pedro, directeur du Bureau de la CEA pour l’Afrique centrale.
À cet égard, il a cité la santé, la technologie, l’énergie, les infrastructures, la construction, l’intelligence artificielle et le « Big Data » comme des secteurs de transformation d’emploi. L’atelier s’inscrit dans le cadre d’une initiative quadriennale (2018-2022) baptisée « Les jeunes africaines savent coder » (African girls can code initiative, AGCCI), menée par l’UIT, ONU-Femmes et la CEA.
Lancée en août 2018, l’AGCCI vise à former des jeunes filles, issues de tout le continent africain et parlant des langues différentes, au code. Il s’agit de « faire naître en elles un intérêt pour les carrières dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de donner à ces jeunes femmes prometteuses les moyens d’innover sur le continent », selon les initiateurs de l’initiative. L’AGCCI comprend en outre des activités visant à tenir systématiquement compte des TIC et de l’égalité hommes-femmes dans les programmes scolaires nationaux des pays africains.