L ‘ avocat Luís Vaz Martins tient le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, pour l’atteinte à sa vie, samedi (31.07), dans la capitale. La ligue des droits de l’homme dit qu’il s’agit d’un acte ′′ lâche ′′
Un groupe de personnes armées, qui suivait une voiture d’immatriculation étrangère, a frappé trois fois contre la voiture où suivait Luís Vaz Martins, sur une des avenues de Bissau, dans le but, selon son avocat, de le semer et de lui provoquer un C ‘ est un accident.
L ‘ avocat et le commentateur politique connu guinéen rend responsable le président de la République responsable de ce qui s’est passé : ′′ Ces gens venaient avec une intention claire : provoquer un accident, pour que les gens pensent que c’était justement un accident, mais pas un acte provoqué par des individus malfaiteurs. Et évidemment, le plus grand responsable de ce qui m’est arrivé samedi s’appelle Umaro Sissoco Embaló « , a dit ce lundi (02.08) à DW depuis son cabinet d’avocats à Bissau.
La semaine dernière, lors d’une interview de DW, Louis Vaz Martins a estimé que la ′′ guerre ouverte ′′ entre Umaro Sissoco Embaló et Braima Camará, leader du Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM-G15), l’un des partis qui soutient l’actuel gouvernement aura des conséquences pour la stabilité du pays.
Il n’a pas non plus ménagé les critiques à l’actuel chef de l’État de contrôler toutes les entités et de s’immiscer dans les questions religieuses et politico-partisanes. ′′ Une démonstration de la méconnaissance, de l’ignorance de Sissoco Embaló par rapport à la mission d’un président de la République « , a déclaré l’analyste.
′′ Acte lâche pour faire taire des voix dissonantes ′′
La Ligue Guinéenne des droits de l’homme considère l’acte lâche, qui vise à ′′ faire taire les voix dissonantes, dans le but d’installer un régime totalitaire en Guinée-Bissau. » Le président de l’organisation, Augusto Mário da Silva, exige plus des autorités guinéennes sur la violation des droits de l’homme dans le pays.
′′ Ce qui est vraiment arrivé à Louis Vaz Martins est répugnant à tous les titres. Rien ne peut justifier une telle violence gratuite envers les citoyens libres. Il est important que nos autorités commencent à donner des signes de censure sur les actes de violation des droits de l’homme qui se déroulent en Guinée-Bissau. »
Louis Vaz Martins est avocat dans plusieurs cas médiatiques en Guinée-Bissau, faisant partie du collectif qui défend l’ancien Premier ministre Aristide Gomes. Il défend aussi en justice le chef du parti africain de l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Sim õeses Pereira.
Quelques heures après l’attentat, Braima Camaras, coordinateur national du MADEM G-15, a montré sa position lors d’une réunion du parti sur les droits des citoyens en Guinée-Bissau : ′′ Nous avons dit (dans la campagne électorale) que le peuple ne serait pas violenté, ne serait pas tabassé, nous avons dit que personne ne serait tué, que la démocratie fonctionnerait librement et nous avons dit que nous respecterions la différence d’opinion. Voilà l’engagement que MADEM a pris avec le peuple et ces valeurs ne peuvent être en cause à aucun moment. »
Dans un communiqué ce lundi, le PAIGC a regretté ce qu’il a considéré comme ′′ une tentative supplémentaire de faire taire des voix critiques sur les atrocités du régime actuel, en violation flagrante des droits fondamentaux constitutionnellement institués et légalement protégés, notamment le droit à la liberté d’expression. »
Connu pour être une voix critique à l’égard des autorités actuelles et notamment du président Umaro Sissoco Embaló, Luís Vaz Martins promet de continuer ses actions en tant qu’avocat et analyste politique.
Aucune autorité guinéenne n’a réagi aux événements de samedi, comme l’a été l’habitude ces derniers temps, chaque fois que des citoyens sont victimes d’enlèvements ou de tabacs.
Article mis à jour à 15 h40 du Temps Universel Coordonné (UTC) avec la réaction du PAIGC à l’attentat subit par Louis Vaz Martins.