Tunis (dpa) – L’Afrique a désormais un accès direct aux données satellitaires pour produire des prévisions et des modèles prédictifs plus réactifs aux catastrophes naturelles et climatiques. À cet effet, quatre « stations régionales de service de retransmission avancé » (RARS, selon l’acronyme anglais) ont été installées au Gabon, au Niger, au Kenya et en Afrique du Sud, grâce à un financement de 20 millions d’euros de la Banque africaine de développement (BAD).
Ces stations de haute technologie fournissent des données satellitaires de haute résolution, pouvant être facilement assimilées par des ordinateurs, pour permettre des alertes précoces sur les phénomènes météorologiques et climatiques graves, a indiqué la BAD. Les stations RARS ont été construites dans le cadre du projet « Information satellitaire et météorologique pour la réduction des risques de catastrophes en Afrique » (SAWIDRA). Elles téléchargent des données d’observation directement depuis plusieurs satellites météorologiques européens, américains et chinois lorsqu’ils sont en orbite au-dessus de l’Afrique, a-t-on ajouté.
Les prévisions produites sont utilisées notamment dans « l’agriculture, l’eau, la gestion des risques de catastrophe, les conflits et la santé, ainsi que par les communautés pour la planification d’urgence et le renforcement de la résilience », a déclaré Vincent Gabaglo, le facilitateur technique de SAWIDRA.
Depuis 2016, la BAD soutient SAWIDRA en investissant dans la création du Centre africain des applications météorologiques pour le développement (ACMAD) ainsi que des quatre centres climatiques régionaux en Afrique. L’ACMAD aide, entre autres, à surveiller les invasions de criquets, à fournir des prévisions et des conseils aux agriculteurs et aux communautés locales et à prendre des décisions éclairées sur les périodes optimales de plantation.
« Quelque 23.000 vies pourraient être sauvées par an et deux milliards de dollars américains de pertes évitées en améliorant les prévisions météorologiques et en fournissant des informations sur le climat dans les pays à revenus faibles et intermédiaires », selon l’Alliance pour le développement hydrométéorologique, créée en 2019 par douze organisations internationales pour le développement, dont la BAD.