Un vieillard qui a fait mourir des enfants pour mourir au pouvoir ne doit plus voir le soleil. Le plus rageant pour les démocrates guinéens, c’est le fait qu’Alpha Condé n’ait jamais été élu par le peuple guinéen, ni en 2010 quand les principaux acteurs de la Transition, bafouant le vote du peuple souverain, avaient honteusement combiné pour qu’il soit substitué à Sidya Touré (véritable deuxième au premier tour) et soit admis à compétitionner avec Dalein au second tour, ni en 2015 avec son fameux « un coup KO » non moins honteusement proclamé par la CENI et validé par la cour suprême, encore moins en 2020 avec les sanglants putsch constitutionnel du 22 mars 2020 et hold-up electoral du 18 octobre 2020, auxquels l’armée républicaine a finalement donné une réponse légitime le 5 septembre 2021.
Il se croyait le plus fort et le plus malin avec les quatre piliers de son pouvoir : la division, la corruption, la répression et l’embastillement.
Il était aussi arrogant que cruel et cynique. Il disait avec un rire sardonique : « Les Guinéens sont indisciplinés », « L’homme qui peut m’effrayer n’est pas encore né » (phrase lancée aux étudiants de Sonfonia), « Ce sont des tortues, il faut leur mettre du feu au derrière pour qu’ils sortent la tête », « Si quelqu’un sort la queue, on la lui coupe », etc.
Il s’était inventé une fausse attaque armée de sa résidence privée de Kipé en 2011 pour purger l’armée, l’armée lui a maintenant infligé le sort qu’il s’était souhaité en défiant Dieu. Car Dieu est le plus grand ruseur (parole du Coran). Ironie du sort, Dieu a détruit le pouvoir d’Alpha Condé par son propre rempart.
« Si l’arbre savait ce que la hache lui réservait, il ne lui aurait jamais fourni le manche. » (Proverbe ouest-africain)
La justice immanente est rarement imminente. Il y a un temps pour tout.
Elbéchir Diallo