Tunis (dpa) – Les États membres du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel), comprenant la Mauritanie, le Mali, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso, ont décidé d’engager et de définir une nouvelle approche de lutte contre le terrorisme qui sévit depuis près d’une décennie dans leur espace géographique commun couvrant plus de cinq millions de kilomètres carrés. Cette décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire des ministres en charge de la Défense des pays membres du G5 Sahel, tenue le 31 août à Niamey, capitale du Niger.
La réunion à laquelle ont participé les chefs d’état-major des armées des pays membres a été présidée par le ministre tchadien de la Défense, Daoud Yaya Brahim, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du G5 Sahel. « Cette rencontre a pour but d’échanger sur la nouvelle dimension de la lutte contre les groupes armés terroristes dans la bande du Sahel, plus précisément dans les différents fuseaux composants les théâtres des opérations de la Force Conjointe (transfrontalière, ndlr) du G5 Sahel », a déclaré le ministre tchadien, intervenant à l’ouverture de la réunion.
La décision du G5 Sahel de réviser son approche de lutte contre le terrorisme intervient suite à la décision de la France portant sur la reconfiguration de la Force Barkhane, partenaire opérationnelle de la Force Conjointe du G5 Sahel, a-t-on expliqué. Le 10 juin 2021, le Président français Emmanuel Macron a annoncé la fin prochaine de l’opération Barkhane, la mission militaire française au Sahel lancée depuis 2014, et la mise en place d’une alliance internationale antidjihadiste dans la région, a-t-on rappelé.
« Cette décision, qui est immédiatement en cours de mise en œuvre, nécessite des dispositions utiles et urgentes à prendre pour apporter des réponses adéquates à la Force Conjointe du G5 Sahel afin de lui permettre de garder l’élan et continuer à remplir efficacement les missions qui lui sont assignées », a déclaré Yaya Brahim, appelant les pays membres du G5 Sahel à mettre « en commun » leurs ressources, afin de lutter « efficacement » contre les terroristes. « Nous devons mutualiser davantage nos ressources afin de faire face à cette lutte qui semble perdurer dans notre espace communautaire », a-t-il soutenu.
Pour le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indatou, « une implication des populations dans leur propre sécurisation, à travers une collaboration saine et constructive entre elles et les Forces de Défense et de Sécurité, est plus que d’actualité ». Les pays du Sahel sont confrontés à des multiples menaces terroristes depuis près d’une décennie. Malgré les efforts fournis avec notamment l’aide des alliés occidentaux, l’hydre terroriste s’avère invaincue, a déploré le secrétariat du G5 Sahel.