Le gouvernement français va créer 800 nouvelles places d’hébergement dédiées aux réfugiés « les plus vulnérables », selon le projet de loi budget 2022, dévoilé mercredi. Ces places s’ajouteront aux quelque 9 000 déjà ouvertes sur tout le territoire national.
Huit cent nouvelles places en centres provisoires d’hébergement (CPH) vont être créées « temporairement » au cours de l’année prochaine, peut-on lire dans le projet de loi finances (PLF) 2022, dévoilé mercredi 22 septembre, par le gouvernement français.
Ces places seront dédiées aux réfugiés « les plus vulnérables » afin d’ »améliorer [leur] prise en charge », précise le document. Les personnes dites vulnérables sont le plus souvent les femmes, les familles, les personnes en situation de handicap ou celles ne maîtrisant pas du tout la langue française.
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Cette annonce est une bonne nouvelle, selon Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), qui pilote cette prise en charge. « L’État poursuit son effort sur les places en CPH qui servent de sas aux personnes les plus éloignées des dispositifs, pour les accompagner vers l’autonomie ».
Toutefois, c’est lors de l’accès à cette autonomie que le système est défaillant, insiste le patron de l’Ofii. Les CPH concernent les personnes ayant déjà obtenu une protection en France, or « l’enjeu est de faire sortir ces réfugiés des hébergements d’urgence vers un logement indépendant », martèle Didier Leschi.
Des structures saturées
Environ 23 000 réfugiés sont pris en charge dans le dispositif national d’accueil (DNA), qui comprend les CPH mais aussi d’autres centres comme les CADA
ou les HUDA
, normalement réservés aux demandeurs d’asile. En moyenne, une personne réfugiée reste 550 jours dans ces structures, faute de places dans les logements sociaux. Résultat : des demandeurs d’asile en attente d’une réponse à leur dossier ne peuvent accéder aux centres d’hébergement saturés.
Pour pallier le problème, le projet de loi finances 2022 prévoit la création de 1 500 places dans des CAES (centres d’accueil et d’examen des situations) ainsi que de 3 400 places dans des CADA « à la mi-année », à condition que « l’évolution des dépenses d’allocation aux demandeurs d’asile, dont le niveau demeure soumis à des aléas, n’excède pas les prévisions ».
Le budget de l’enveloppe « immigration, asile, intégration » est en hausse continue depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron : +22 % en 2018, +12 % en 2019, +8 % en 2020, +2 % en 2021. Le projet de budget 2022 prévoit une hausse de 3 %, ce qui représente 58 millions d’euros de plus par rapport à 2021, pour atteindre un total de 1,90 milliard d’euros.
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