C’est un vent impétueux, brusque aux allures d’un tourbillon de feu qui a soufflé sur la Guinée, au petit matin d’un 05 septembre 2021.
Un vent violent pour les uns et doux pour d’autres ouvre à la fois, la voie de la haine et de l’espoir.
De la haine
Comme partout ailleurs et dans les mêmes circonstances de prise du pouvoir que les nôtres, le changement de régime fait des victimes et provoque un sentiment de chasse aux sorcières.
C’est un temps de persécutions, de rejet et de mise en quarantaine pour les anciens dignitaires.
La perte de gloire, de privilèges et d’honneurs est souvent perçue comme une malédiction et nourrit viscéralement la haine.
Les Ministres déchus considérés comme des pestiférés, abandonnés à la vindicte populaire, victimes de procès expéditifs, sans défense et impuissants font face à un tourbillon d’une Guinée orientée vers le chantier très ‘’exclusif » de la refondation .
L’enclos dans lequel ils s’y trouvent sans le vouloir fera habiter en eux une haine vis-à-vis de la société et ses hommes.
Le tribunal populaire dont les charges exclusives n’ont de fondement que les rumeurs, les mensonges et des suspicions entraîne le mépris, la dépression, l’isolement.
Sans discernement, on frappe tout le monde avec le même bâton. Chacun cherche son homme à abattre pour des raisons parfois subjectives.
C’est pourquoi, l’approche dans la recherche de la vérité doit être portée par une main de fer dans un gant de velours.
Il faut respecter le principe de la présomption d’innocence. Certes qu’aucune gestion n’est saine ni exempte de reproche mais ils ne sont pas tous des voleurs ni des criminels.
Nulle intention non plus de culpabiliser ou de blanchir qui que ce soit. Ce travail appartient exclusivement à la justice qui doit fonder sa sentence sur la force de la preuve et non l’épreuve de la force.
La corruption, le détournement de deniers publics, la malversation financière reste un défi commun de tous les régimes qui se sont succédé et c’est aussi la chose la mieux partagée, et dont l’élément reste le plus difficile à prouver.
On sait tous que l’État a été une vache à lait pour certains, connus de tous mais pour leur générosité et esprit de partage sont chouchoutés, adoubés par ce peuple à la fois victime et complice.
En Guinée, le bon ministre apprécié de tout le monde est celui qui partage le bonheur, fait des cadeaux et s’offre une vie de bourgeois au dessus de son salaire. Lui, c’est le meilleur. C’est le travailleur.
Et le mauvais ministre, c’est l’inverse. Il est pris pour un ennemi de la République et un maudit de ses parents. C’est l’homme à abattre.
De l’espoir
Le Colonel Mamadi Doumbouya a été le recours providentiel, le grand miracle du 05 septembre. Il est apparu aux guinéens comme un Messie, descendu du ciel pour sauver un peuple qui vit dans le désespoir.
Il est venu pour accomplir les bonnes œuvres et ouvrir les portes du pays vers des lendemains meilleurs et d’espoirs.
Il est maintenant temps de se mettre au travail, de placer les bases solides d’un État avec des institutions fortes capables de résister aux caprices d’un homme qui se croira un ‘’demi-dieu » sur terre.
Et pour cela, il faut une justice forte dans une société tournée vers le pardon avec des garanties de non répétition.
Le CNRD est mieux placé pour corriger nos imperfections et purifier nos cœurs remplis de haines.
Purifions nos cœurs, aimons les autres et la Guinée se portera mieux !
Vivons amour pour le triomphe de la République !
Par Marouane, chroniqueur.