Tunis (dpa) – La République démocratique du Congo (RDC), où les écoles primaires sont surpeuplées et manquent d’équipements, a lancé une campagne baptisée « Pas une école sans bancs en RDC ». Le coup d’envoi a été donné le 6 octobre à Kabeya Kamwanga, une localité de la province de Kasaï-Oriental (Centre), par Tony Mwaba, ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). La campagne, qui concerne également la capitale Kinshasa (Ouest) et le Haut-Katanga (sud-est), vise la distribution de 20.000 bancs d’école, a fait savoir ce département.
Cette activité « répond à la problématique du surnombre d’élèves dans les salles de classe, un des effets induits de la gratuité de l’enseignement » en RDC, a-t-on indiqué de même source. Entrée en vigueur en septembre 2019, la gratuité de l’enseignement primaire a permis l’inscription de près de 4 millions d’enfants supplémentaires à l’école primaire, selon le ministère de l’EPST. Cependant, cette gratuité a entrainé une croissance rapide des effectifs dans les écoles, et produit des classes surpeuplées d’enfants avec des enseignants débordés de travail, d’après le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).
« Les salles de classe, matériaux pédagogiques, équipements et autres infrastructures sont insuffisants pour accueillir cet afflux d’élèves », a constaté récemment l’agence onusienne spécialisée. Pour la Banque mondiale (BM), la gratuité de l’enseignement primaire, qui coûte à la RDC plus de 1 milliard de dollars par an, est « un investissement ambitieux dans le capital humain du pays ». À cet effet, le gouvernement a augmenté la part de l’éducation dans son budget voté de 11,6 pour cent en 2017 à 21,8 pour cent en 2021 et a mené un exercice de recensement national afin d’identifier, de sélectionner et d’incorporer des enseignants qualifiés dans la masse salariale.
Toutefois, la morosité économique provoquée par la chute des coûts des matières premières, la fragilité politique issue de la recrudescence des crises sociales et autres catastrophes naturelles n’ont pas permis à la RDC de réaliser l’éducation primaire universelle, selon le FNUAP. Dans ce pays d’Afrique centrale, près de 7 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont en dehors de l’école, et la moitié des filles de cet âge ne sont pas scolarisées.