′′ La Guinée-Bissau a été fustigée ces 10 derniers mois par la vague de grève permanente dans l’administration publique ayant un impact brutal sur les secteurs sociaux, santé et éducation.
Face à ce dysfonctionnement inacceptable des services publics essentiels, le gouvernement et d’autres autorités publiques ont adopté des conduites d’inertie manifeste et d’incapacité à établir des ponts de dialogue sérieux, franc et honnête avec les organisations représentatives des travailleurs en vue de résoudre progressivement les précarités du travail.
La situation a atteint la taille d’irresponsabilité gouvernementale et syndicale le 20 septembre dernier, lorsque les techniciens de santé ont décidé de paralyser en bloc tous les établissements hospitaliers et centres de santé, sans le respect des services minimaux imposés par la loi sur la liberté de grève . Le gouvernement au lieu de dialoguer sérieusement avec les organisations syndicales, a opté pour l’ouverture d’un front de guerre contre celles-ci par l’instrumentalisation politique du ministère public pour intimider et faire chanter les dirigeants syndicaux.
Les arrestations arbitraires de deux dirigeants du syndicat des infirmières, effectuées le 22 octobre 2021, constituent la réalisation d’une monstrueuse conspiration politique contre le libre exercice des droits et libertés fondamentaux des citoyens.
Cette performance irréfléchie et inopportune du ministère public, sous la direction du Dr. Fernando Gomes, un grand défenseur des droits de l’homme, a conduit à l’extrême des positions de la part du syndicaliste qui, en réponse, ont simplement décidé de ne pas comparaître à leurs postes de travail tant que leurs représentants restent illégalement détenus.
Malgré les démarches menées par la Ligue Guinéenne des Droits de l’Homme auprès du ministère public, il s’obstine à maintenir arbitrairement la privation de liberté des deux syndicalistes dans le respect des orientations politiques auxquelles elle est ancrée.
Face à la gravité de cette situation, la direction de la LGDH délibère les éléments suivants :
1. exiger la libération immédiate des syndicalistes détenus comme une vaine tentative de coarter la liberté syndicale dans le pays ;
2. Appeler au renforcement des actions de résistance contre les tentatives de transformation de la justice comme arme de lancement politique, pour intimider les voix discordantes.
3. Responsabiliser le gouvernement pour les pertes en vies humaines résultant des paralysations systématiques du système de santé.
4. exiger la création de conditions de dialogue responsable entre le gouvernement et les organisations syndicales pour mettre fin aux vagues de grève dans la fonction publique ;
5. Exhorter les organisations syndicales à adapter leurs luttes de travail aux dits de la loi sur la liberté de grève et la liberté syndicale, évitant ainsi les paralysations sans respect des services minimaux.
Fait à Bissau, à 24 jours du mois d’octobre 2021.
Pour la paix, la justice et les droits humains
La direction nationale ′′