Quelle outrecuidance ! Comment le RPG, qui nous a martyrisés et grugés pendant onze ans, dont les cadors se sont outrageusement enrichis, sans pitié aucune pour le citoyen ordinaire, ose-t-il demander la libération d’un vieillard, un« président » rabattu et ravalé par un décret de la Puissance Suprême, qui a fait mourir enfants et jeunes guinéens par milliers pour que lui il meurt au pouvoir ? Un homme aux origines lointaines et obscures qui a pris les armes contre notre peuple pendant 50 ans (du 22 novembre 1970, avec feu Siradiou Diallo, à fin 2020) et qui a qualifié fallacieusement ce demi-siècle égotiste et sanglant d’opposition historique. Un président affairiste et haineux qui se délectait à voir ses gouvernés croupir dans la misère pour se venger de ses complexes d’enfance (le « fils Mossi », l’appelait-on petit à Boké, la ville où il naquit pour le malheur de son pays d’accueil, et dans son adolescence à Boulbinet et à Mafanco, et plus tard le « gbèlêkhou » ou le claudicant, le boiteux inesthétique, dont le cœur est verrouillé à toute forme de pitié).
Le colonel Doumbouya, le vrai garçon, doit vivre et continuer sur sa lancée. Je crois qu’il est malin comme un singe (il est d’ailleurs Singe dans l’astrologie chinoise, par son année de naissance, 1980).
Le légionnaire aguerri attend certainement que ces gens-là, gonflés d’importance, nervis nostalgiques, frappés d’opprobre, maudits par le ban et l’arrière-ban, commettent la moindre erreur avec leur liberté apparente – qu’ils essayent de déstabiliser la Transition et restaurer l’ancien système de choses – pour tous les arrêter et mettre hors d’état de nuire, pour le plus grand bien du peuple guinéen. Ainsi, pourra-t-il se dégager haut la main des différentes pressions et résoudre ses difficiles équations.
El Béchir