Vingt-sept personnes sont mortes ce mercredi dans le naufrage de leur embarcation au large de Calais, selon les chiffres de l’Élysée. Le ministre français de l’Intérieur est attendu sur place dans la soirée. Le Premier ministre parle, lui, d’une « tragédie ». C’est le « pire accident » jamais recensé dans la zone concernant les départs de migrants vers les côtes anglaises.
Vingt-sept migrants sont décédés mercredi 24 novembre dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, au large de Calais, selon les chiffres de l’Élysée.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin était attendu dans la soirée de mercredi dans le nord de la France. Ce drame, qualifié de « tragédie » par le Premier ministre Jean Castex, est le plus meurtrier depuis l’envolée en 2018 des traversées migratoires de la Manche. « Mes pensées vont aux nombreux disparus et blessés, victimes de passeurs criminels qui exploitent leur détresse et leur misère », a ajouté le chef du gouvernement dans un message publié sur Twitter, en assurant suivre « la situation en temps réel ».
« Pire accident » de ce type dans la Manche
Pour l’heure, les informations sont encore parcellaires. Aucune précision n’a filtré concernant les nationalités et l’âge des victimes : « Vers 14h00, un pêcheur a signalé la découverte d’une quinzaine de corps flottant au large de Calais […] », a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Il y aurait parmi les 27 victimes plusieurs femmes et une fillette, a indiqué le journal Libération.
Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, trois hélicoptères et trois bateaux participaient aux recherches. C’est le « pire accident » jamais survenu dans la zone, a-t-elle précisé.
Le premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué une cellule de crise, a annoncé Downing Street ce mercredi soir.
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Avant ce naufrage, le 12 novembre, trois personnes sont mortes en tentant de rejoindre l’Angleterre. Quatre autres sont portées disparues. Le bilan des décès cette année s’élève donc provisoirement à 34 morts. En 2020, six migrants avaient perdu la vie en mer et trois autres avaient été portées disparues. Quatre décès avaient été recensés en 2019.
Le parquet de Dunkerque a annoncé à l’AFP l’ouverture d’une enquête pour « aide à l’entrée au séjour irrégulier en bande organisée » et « homicide involontaire aggravé ».
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Depuis des mois, le littoral nord de la France est militarisé pour empêcher les traversées de migrants vers l’Angleterre. Malgré cela, les tentatives se multiplient. Elles ont même doublé ces trois derniers mois, avait mis en garde vendredi dernier le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Philippe Dutrieux.
Gérald Darmanin a annoncé lundi des moyens supplémentaires pour empêcher les traversées vers les côtes anglaises : des équipements ultra-modernes pour essayer de faire baisser les chiffres des départs dans la Manche.
Au 20 novembre, 31 500 migrants avaient quitté les côtes depuis le début de l’année et 7 800 migrants avaient été sauvées, avait affirmé Philippe Dutrieux. Une tendance, avait-il remarqué, qui n’a pas baissé malgré les températures hivernales.