Chronique: Lorsqu’un pays est incapable de confectionner des passeports pour sa diaspora, de la mettre en valeur et surtout mettre celle-ci au cœur des préoccupations de l’état, après 63 ans d’indépendance.
Alors il faut reconnaître que cet État est défaillant, avec une diplomatie émiettée et assombrie.
Et le retour d’un tel pays sur le concert des grandes nations reste utopique.
En effet, lorsqu’on tente d’analyser le résultat du régime d’Alpha Condé par rapport à sa politique étrangère ou sa diplomatie.
On se rendra très facilement compte de son échec cuisant dans ces deux secteurs clés pour la survie de chaque République dans un monde où les relations extérieures ou encore la diplomatie deviennent de plus en plus indispensables pour la survie des nations.
Que ce soit les choix stratégiques et politiques en matière de relations extérieures ou encore sur le plan de la diplomatie qui repose sur la mise en œuvre de la politique étrangère par l’intermédiaire des diplomates, notamment les ambassadeurs.
Force est de constater que ces secteurs ont presque toujours évolué et évoluent encore aujourd’hui entre bidonnage, forfaiture, médiocrité, corruption, clientélisme et cooptation.
Le niveau de la diplomatie et des relations extérieures de la République de Guinée est tombée si bas que l’on peut y retrouver tout ce qui est nuisible, incompétent, corrupteur, corrompu, immoral.
Les Ambassades guinéennes sont incapables de protéger sa diaspora, de servir de liaison entre la Guinée et sa diaspora.
L’État guinéen à travers ses ambassades est incapable de fournir des passeports, des cartes consulaires aux guinéens de la diaspora, en les transformant en des esclaves modernes.
Car vivre à l’étranger sans passeports est pis qu’un esclave.
Et celles-ci n’ont en rien mérité l’appellation « représentant diplomatique ».
Au fait les ambassades guinéennes surtout en Europe sont devenues aujourd’hui une sorte de dépotoir d’opportunistes zélés, sans compétence et carrière professionnelle, bardés de faux diplômes, donc pas à la hauteur d’assumer leur fonction et rôle en tant que représentant de l’État guinéen à l’extérieur.
Or, lorsqu’il s’agit de parapher des accords avec les chancelleries occidentales comme celle de l’Allemagne pour fin de rapatriement des guinéens ou encore maquiller les factures, gonfler les honoraires des prestataires de services, détourner les fonds alloués au financement des activités de la diaspora guinéenne, des fonds alloués au bon fonctionnement des Ambassades, ces diplomates sont doués et très d’ailleurs.
Mais cela est rendu possible par le fait que les missions d’audit ne sont jamais menées au niveau de nos représentations diplomatiques à l’étranger et c’est pourquoi les fonctionnaires se sentent libres de faire ce qu’ils veulent.
Car l’État guinéen de l’indépendance jusqu’à nos jours n’a jamais pris des mesures pour juguler le phénomène de la fraude, de la mauvaise gestion et de la corruption dans certaines ambassades et représentations diplomatiques et surtout mettre fin à la cooptation et à la médiocrité au sein du ministère des affaires étrangères.
En le faisant, il allait pourtant redorer le blason de la Guinée dans le concert des grandes nations.
Et il allait depuis réaliser des performances économiques qui le placent dans le peloton des économies compétitives, en renforçant sa représentation au sein des organisations internationales et pour ainsi assurer le rayonnement de son modèle culturel.
Ainsi à l’image du Rwanda et d’autres pays en Afrique, il allait se fixer les objectifs suivant:
* Rompre la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur;
*Sceller un partenariat fondé sur l’égalité;
*Harmoniser la coopération avec les pays voisins;
Accélérer l’intégration africaine.
Et mieux il allait proposer une politique commerciale extérieure assise notamment sur :
*une protection éducatrice de la production nationale notamment pour les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de l’artisanat et des industries naissantes ;
*un soutien constant aux innovations techniques, à la recherche de la qualité et à la compétitivité de nos produits locaux dans les marchés extérieurs ;
*la promotion des produits «Made in Guinée » pour mieux valoriser la production nationale et privilégier le consommer local et réduire ainsi les importations ;
la promotion du commerce intérieur et sous régional grâce à l’intégration économique.
Par ailleurs sa diplomatie allait faire la promotion des compétences humaines multiples au sein des organisations économiques et politiques internationales pour accroître son prestige au sein d’un monde multipolaire et d’un environnement où la compétition entre les nations est devenue plus vive dans tous les domaines : politique, économique, managérial, financier et socioculturel.
L’État guinéen allait enfin, donner les moyens à sa jeunesse et ses artistes pour leur permettre de multiplier les réussites au plan sportif et renforcer le rayonnement de sa culture, littérature et de ses arts en Afrique et dans le monde avec une politique qui allait mettre ainsi l’accent sur :
*le développement des infrastructures sportives et culturelles au niveau le plus bas dans toutes les communes du pays ;
*la formation à la base avec les petites catégories, le recensement national et l’encadrement des potentialités détectées ;
*le renforcement des capacités des formateurs et leur dissémination sur l’ensemble du territoire national ;
*le développement des échanges et partenariats avec les pays et les organisations internationales.
*porter des nouvelles ambitions pour l’avenir et prendre rendez-vous avec l’histoire de notre grand pays, la GUINÉE éternelle;
*Inscrire ses actions dans la perspective de gagner légitimement la confiance du peuple guinéen.
Mais malheureusement, la diplomatie guinéenne, les relations extérieures se font depuis l’indépendance sur fond des slogans démagogiques avec des cadres, corrompus, incompétents aux cœurs carbonisés, dépourvus de bon sens, d’intégrité.
Et l’atteinte de tels objectifs demandent à ce que l’on procède à des ruptures avec une stratégie nationale de gouvernance économique et sociale axée prioritairement sur le développement humain, la solidarité et la défense de ses valeurs afin de préserver ses intérêts économiques et protéger son modèle social, tout en plaçant l’être humain au centre de la politique de développement durable, promouvoir l’égalité des chances et l’équilibre entre les aspirations des générations actuelles et les droits des générations futures.
En somme un tel projet, une telle politique doit forcément donner la priorité au respect des droits fondamentaux du citoyen : droits à une vie conforme à la dignité humaine, au travail, à une sécurité sociale, à la santé, au logement, à la sécurité, à l’épanouissement culturel et social, à l’enseignement et à un environnement sain.
La junte militaire guinéenne au pouvoir depuis le 05 septembre 2021 qui tâtonne aussi déjà avec la problématique des passeports pourra t-elle poser les jalons d’une telle diplomatie?
En tout cas, la diaspora guinéenne dans son entièreté est lasse, claquée, épuisée de cette situation indigne d’une république indépendante depuis 63 ans.
Elle veut juste avoir des passeports et des diplomates honnêtes, intègres dans ses ambassades.
Aïssatou Chérif Baldé
Politologue Hambourg
Djon Kossan de mangoya vous souhaite un excellent week-end