Tunis (dpa) – À seulement 28 ans, la Togolaise Enyo Amouzou est la promotrice d’une marque d’amuse-bouches « 100 pour cent made in Togo », présente dans plus de 1000 boutiques à Lomé et dans une cinquantaine de commerces situés à l’intérieur du pays. « Aujourd’hui je peux dire avec satisfaction que nos objectifs ont été atteints. Nous sommes déjà sorties de la phase de la vallée de la mort et nous amorçons, avec assurance, la phase de croissance de l’entreprise », se félicite Enyo.
Lauréate, en 2021, de l’initiative « Women In Africa » (WIA), une plateforme internationale qui promeut l’entrepreneuriat féminin en Afrique, la jeune femme a lancé son entreprise il y a quatre ans, sous le nom de « Chom Factory ». Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans la production, la valorisation et la commercialisation d’amuse-bouches, respectant à la fois les normes sanitaires et environnementales.
Technologue alimentaire de formation, Enyo a toujours aspiré à embrasser un métier dans l’industrie agroalimentaire dans l’espoir de contribuer à améliorer la sécurité alimentaire des aliments transformés. « J’avais 14 ans, lorsque j’ai découvert pour la première fois le syndrome de kwashiorkor, une maladie qui apparait en cas de malnutrition. À l’époque, ma mère et moi devions rendre visite à une proche qui était alitée à l’hôpital. En me baladant dans les couloirs, j’ai aperçu des enfants allongés dans un état squelettique. J’ai eu peur, et c’est alors que ma mère m’a expliqué qu’ils souffraient de kwashiorkor. J’ai su à ce moment-là que je devais choisir un métier dans l’agroalimentaire afin d’améliorer la nutrition chez les enfants », dit-elle à la dpa.
Des années plus tard, la jeune femme entame un cursus universitaire en technologie alimentaire à Lomé. Pour financer ses études, elle commercialise des amuse-bouches qu’elle réalise elle-même. « Grâce à cette activité, je suis parvenue à financer mes études et à me procurer une moto afin de faciliter mes déplacements », déclare-t-elle.
Aujourd’hui, la Togolaise ambitionne d’accroitre la capacité de production de son entreprise et d’élargir davantage ses activités dans la sous-région ouest-africaine. Depuis sa création, l’entreprise d’Enyo a généré une vingtaine d’emplois direct dont 13 sont occupés par des mères célibataires, et une trentaine d’emploi indirects. « Nous avons réussi le pari de changer l’habitude alimentaire de milliers de nos concitoyens, particulièrement en matière d’amuse- bouches car le nombre de consommateurs est en hausse continue », se réjouit l’entrepreneure.