Tunis (dpa) – La lutte contre la traite des personnes dans le Golfe de Guinée et la prise en charge des victimes de ce fléau, qui sévit en Afrique de l’Ouest, seront au centre d’un « atelier régional », prévu les 13 et 14 décembre à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cet atelier est initié par le projet d’« Appui à la lutte contre la traite des personnes » (ALTP), déployé dans six pays du Golfe de Guinée (Togo, Benin, Côte d’Ivoire, Guinée, Ghana et Nigeria). Cofinancé par l’Union européenne (UE) et la France à hauteur de 18 millions d’euros sur quatre ans (2019/2023), ce projet est mis en œuvre par Expertise France, l’agence française de coopération technique internationale.
L’atelier « regroupera tous les comités de lutte contre la traite des personnes » des six pays concernés par le projet ALTP, a indiqué Radhia Oudjani, Directrice du département gouvernance, justice et droits humains chez Expertise France. Oudjani s’exprimait lors d’une rencontre avec la ministre ivoirienne de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo. « La traite des personnes touche tous les pays de la sous-région, c’est un fléau transnational, les décisions doivent être prises ensemble, pour pouvoir endiguer ce fléau », a déclaré la ministre ivoirienne, citée par son département.
À ce propos, elle a proposé de construire des « centres d’accueil » aux frontières pour la prise en charge des victimes ivoiriennes ou non de la traite des personnes, ainsi que l’élaboration d’une politique d’insertion professionnelle au profit de ceux-ci. « Les survivants de traite sont le plus souvent victimes de traumatisme dans des pays d’accueil. C’est pourquoi ces centres permettront non seulement de les suivre sur le plan psychologique, mais aussi de favoriser leur autonomisation à travers des activités génératrices de revenus » a-t-dit.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), la traite des êtres humains (ou traite des personnes) désigne généralement le processus par lequel des personnes sont placées ou maintenues en situation d’exploitation à des fins économiques. Ces personnes peuvent être victimes de la traite au sein d’un pays ou à l’échelle internationale pour diverses fins, y compris le travail forcé et l’exploitation par le travail dans des usines, des fermes et chez des particuliers, l’exploitation sexuelle, le mariage forcé et le prélèvement d’organes, précise l’agence onusienne spécialisée.