Si le ciel guinéen fait naître rarement ensemble l’homme qui veut et l’homme qui peut.
Et que ce ciel ne nous a donné depuis 63 ans qu’une élite qui ne sert le plus souvent qu’à nous montrer, combien fois elle peut-être médiocre et égoïste.
C’est-à-dire qu’on a toujours eu une élite politique guinéenne, qui a eu du mal à comprendre le pouvoir de la masse, du peuple.
Puisque pour elle le nombre lié à la masse est plutôt idiot, donc il faut le minimiser, le déconsidérer, le sous-estimer.
Il a fallu donc l’arrivée du tout jeune colonel Doumbouya au pouvoir le 05. Septembre dernier, pour permettre de renouer avec l’espoir et de croire à l’avenir.
Ceci dit on a donc compris que le ciel guinéen si obscurci soit-il est capable de nous donner l’homme qui peut et veut à la fois.
Et depuis nous avons comme l’impression que le ciel guinéen nous a envoyé un Messi c’est à dire un autre Thomas Sankara pour oser faire en 3 mois de choses incroyables, inimaginables dans un passé récent, conduisant 8459 personnes à la retraite pour faire place à la jeunesse:
42 Généraux ,’
123 officiers de douanes ,’
427 conservateurs de la nature ,’
537 officiers de police ,’
1000 militaires ,’
6300 Civils ,’
Il s’agit donc au total de 8429 employés de l’État guinéen qui ont été envoyés à la retraite.
Et tout ça en moins de trois (3) mois. »
Nous sentons dans sa démarche qu’il est déterminé à changer l’image de la Guinée que l’on a connu ces dernières années.
Cette image d’une Guinée caractérisée par la pauvreté, l’insécurité, le sous-emploi, le chômage, un système de santé défaillant, une éducation nationale médiocre, un moyen de transport public dangereux et quasi inexistant, des déguerpissements arbitraires, logements inaccessibles, logement sociaux inexistants, société civile persécutée, prisonniers politiques, exilés, victimes des crises récurrentes , grogne dans l’armée, l’incivisme, l’ethno-stratégie, la corruption, le divisionnisme, une dette extérieure galopante, destruction de l’environnement, pillage systématique des ressources naturelles, immigration mortelle… Il veut changer cette image, redorer le blason de la Guinée, redonner aux guinéens leurs dignités.
Sauf que dans cette nouvelle dynamique, on a comme l’impression qu’il est en train d’oublier une frange importante de la population guinéenne: notamment sa diaspora.
Car si cette diaspora qui veut contribuer au développement économique de la Guinée à du mal à obtenir un passeport preuve de son identité nationale.
Et pourtant, il prouve de par ses actes posés qu’il est en mesure de changer les choses si vite et sans tâtonnements.
On peut bien appeler cela de l’oubli et un manque de considération.
Et vouloir donc ignorer les problèmes de la diaspora guinéenne, refuser d’en faire une priorité.
C’est décourager de nombreux cadres et entrepreneurs issus de la diaspora guinéenne qui projettent de retourner dans leur pays d’origine.
Déjà depuis longtemps le manque d’accompagnement est au demeurant un frein majeur pour concrétiser cette envie.
Et c’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi, contrairement à la génération précédente qui a migré du Sud vers le Nord pour trouver un nouvel eldorado économique, ces diplômés issus de la diaspora guinéenne qui veulent aujourd’hui emprunter le chemin inverse, n’y arrivent quand même pas.
Ils veulent poser leur valise sur la terre guinéenne pour faire carrière ou monter leur entreprise, mais ils y trouvent encore trop d’obstacles.
Or, cette diaspora guinéenne composée de cadres dirigeants, d’entrepreneurs et d’investisseurs veulent aussi à l’image du Ghana, du Nigeria, du Sénégal tisser des liens économiques entre la Guinée et leur pays de résidence.
Ces cadres ne prétendent pas révolutionner quoique ce soit car le pays n’a pas attendu ces expatriés pour se développer.
Mais ils veulent aussi apporter une connaissance technique qu’ils ont acquise dans leur pays d’origine pour contribuer ainsi à leur façon au développement économique de la Guinée.
Alors dans ce cas, il faut commencer par mettre fin aux freins administratifs, caractérisés par une certaine lenteur administrative notoire et un manque d’accompagnement pour faciliter leurs démarches.
Les difficultés liées à l’obtention d’un passeport guinéen à l’étranger est un exemple palpable de cette lenteur administrative et de ce manque d’accompagnement.
Et pourtant la diaspora guinéenne représente un potentiel additionnel pour la contribution économique. L’amélioration de ces dispositifs doit alors devenir une priorité M Mamady Doumbouya.
Aïssatou Chérif Baldé
Politologue, Journaliste Hambourg