Tunis (dpa) – Le Togo, le Bénin et le Nigéria ont organisé des patrouilles conjointes inédites dans le Golfe de Guinée pour lutter contre l’insécurité maritime qui sévit dans la région. Plusieurs navires patrouilleurs relevant de ces trois pays ont participé à cette opération qui a duré 72 heures, a annoncé le gouvernement du Bénin. Les patrouilles conjointes ont été menées dans la zone maritime « E » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a-t-on indiqué. Afin de mieux lutter contre l’insécurité maritime sous toutes ses formes, la CEDEAO est divisée en trois grandes zones maritimes : E, F et G.
L’opération s’est concentrée sur « des activités de routine dans le cadre des fonctions de police en mer afin de priver les pirates et autres criminels maritimes de la liberté d’action », a-t-on ajouté. Elle vise principalement le contrôle coordonné de la zone maritime E en vue d’assurer la sûreté et la sécurité maritimes, a-t-on souligné. « Il aura fallu trois ans depuis la signature du protocole d’accord de 2018 pour voir enfin démarrer l’organisation de patrouilles conjointes entre les pays de la zone E et dans le golfe de Guinée », s’est félicité le gouvernement béninois.
Pour le ministre béninois de la Défense, Alain Fortunet Nouatin, le lancement effectif de ces patrouilles est un « jour mémorable qui marque le début de la concrétisation d’un rêve qui a connu beaucoup d’efforts de préparation et de financement de plusieurs acteurs ». Il a formé l’espoir que les prochaines éditions des opérations et patrouilles maritimes conjointes incluront la dimension aérienne avec la participation d’un aéronef du Niger.
Le Togo, le Nigéria, le Bénin et le Niger sont membres du Centre maritime multinational de coordination (CMMC) de la zone maritime E de la CEDEAO. Basé au Bénin, le CMMC assure la coordination de la lutte contre l’insécurité maritime : pêche illégale, actes de piraterie, vols à main armée, et trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains.
En 2017, l’Allemagne a doté ce centre d’équipements de communication et de surveillance maritime. Grâce à ces équipements, le CMMC peut porter assistance aux navires en détresse, échanger des informations avec les navires en Afrique et dans le reste du monde, et mieux sécuriser les eaux maritimes du Bénin.
La plupart des 16 pays d’Afrique de l’Ouest bordent l’océan Atlantique, ce qui en fait des lieux de transit entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique « très prisés des criminels », d’après Interpol. Le renforcement de la sécurité dans cette région « constitue un enjeu mondial afin de lutter contre la criminalité qui sévit dans la région : trafic de stupéfiants, trafic de migrants, traite d’êtres humains et terrorisme », a-t-on souligné.