Le cadre territorial a perdu ses rôles de conception et d’exécution diminués jusqu’à l’anéantissement par l’ingérence de la politique. Les fonctions administratives n’existent plus. Tout est politisé et par conséquent voué au clientélisme.
Le cadre territorial est devenu représentant du pouvoir politique au point que l’intérêt général est sacrifié au profit de celui privé.
Il est devenu un service de collaboration soumis aux intérêts électoraux étant donné qu’il est vidé de son contenu de commandement. Cette crise décriée pour le cadre territorial frappe également toutes les catégories de service de l’Etat.
Au lieu de bâtir la nation et en assurer le développement, la crise du service territorial a entraîné la déconfiture de l’Etat face à ce défi majeur.
L’action administrative reposait sur un ensemble de règlement relatif aux travaux, aux interdictions, aux interventions etc. Aujourd’hui, l’application qui en est faite est résidu et détournée. Même le pouvoir coutumier qui était une référence au regard de son rôle de protéger la population, indépendant du pouvoir politique, est à ce jour manipulé par le pouvoir politique qui le soumet aux exigences d’un marchepied;
Pour faire revivre l’administration dans son contenu, son efficacité pouvant permettre à l’Etat de faire face au défi de bâtir la nation et d’en assurer le développement, je propose un redressement fondé sur :
a) La considération de l’administration comme agent polyvalent des tâches de gestion des services publics (ordre public, routes, économie, santé, éducation, urbanisme et habitat, etc…);
b) La formation polyvalente des agents territoriaux aux tâches de direction, de gestion, de la protection de l’écosystème et de développement;
c) La neutralité du service territorial, relais entre le pouvoir central et la province, et, cadre technique auprès des collectivités pour tous les travaux d’intérêt public;
d) La tutelle administrative de l’autorité provinciale sur les collectivités;
e) La réhabilitation de la police locale, véritable police de proximité au niveau des communes et des collectivités. La police nationale n’intervient que sur réquisition de l’autorité;
f) La re-qualification de l’administration publique;
g) La restauration de l’école nationale d’administration pour la formation et l’accession à la carrière du haut fonctionnaire.
Pour faire jouer à notre pays, le rôle de moteur de développement de l’Afrique et assurer le confort et le mieux être de notre peuple, nous devons complètement repenser la structure de chacune de nos provinces. Chaque province doit jouer un rôle par rapport à ses ressources naturelles et culturelles.
Les nouvelles villes doivent voir le jour pour prendre en compte l’accroissement démographique du pays. Nous devons aussi nous assurer que notre territoire national est un espace viable et éviter les dégradations de nos villes et villages.
Ibrahima Sory Camara
Président de l’ULD