Tunis (dpa) – La Cour des comptes de Côte d’Ivoire, haute juridiction financière chargée du contrôle des finances publiques, s’est dotée d’équipements informatiques « de dernière génération » pour renforcer la capacité opérationnelle de ses magistrats et auditeurs, et mieux contribuer ainsi à la lutte contre la corruption, « un véritable fléau » dans le pays. Ces équipements, un don de la République fédérale d’Allemagne, ont été remis par l’ambassadeur allemand en Côte d’Ivoire, Ingo Herbert, au président de la Cour des comptes, Kanvaly Diomandé, a annoncé le gouvernement ivoirien.
Pour Diomandé, ce matériel informatique permettra de « renforcer la capacité opérationnelle » des 17 nouveaux magistrats et des dix nouveaux vérificateurs (auditeurs) comptables qui sont en cours de recrutement par la Cour. Le don allemand s’inscrit dans le cadre du projet « Bonne gouvernance pour l’accroissement des investissements et de l’emploi en Côte d’Ivoire », financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération Économique et du Développement (BMZ), et mis en œuvre par l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Couvrant la période 2020-2024, ce projet « contribue à la création des conditions cadres pour un meilleur climat d’investissement et d’affaires en Côte d’Ivoire en renforçant l’intégrité, la responsabilité et la passation des marchés publics et en respectant le principe de la compétition », a-t-on lu dans un document de la GIZ. Le projet porte notamment sur l’amélioration de l’efficacité de la Cour des comptes et le renforcement de ses capacités en matière des nouvelles méthodes d’audit (vérification) et des sujets d’audit, d’après la même source.
Durant la période 2022-2025, la coopération allemande prévoit, entre autres, d’appuyer la Cour des comptes ivoirienne dans la réalisation des formations sur l’audit des budgets-programmes et des rapports de performance de l’administration, a indiqué l’ambassadeur Herbert. La coopération portera également sur le développement d’outils d’audit de performance modernes, notamment les guides et manuels d’audit de performance, adaptés à l’environnement de la Cour des comptes ivoirienne et aux besoins de ses magistrats et vérificateurs.
Installée en janvier 2018, la Cour des comptes de Côte d’Ivoire « juge les comptes des comptables publics, les comptes des comptables de fait et les fautes de gestion » et « contrôle la gestion des services de l’État, des établissements publics nationaux et des collectivités territoriales », a-t-on lu sur son site web. En Côte d’Ivoire, « la mal gouvernance et la corruption constituent un véritable fléau », a déploré le ministre ivoirien de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption, Zoro Epiphane Ballo.
Le ministre s’exprimait le 2 décembre, lors d’un séminaire sur « la responsabilité du comptable public », organisé par la Cour des comptes. « Chaque année, la corruption fait perdre à la Côte d’Ivoire, mille milliards trois cent millions de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros). C’est trois à quatre fois l’aide publique au développement. Cela veut dire que si la gouvernance était assurée de façon efficiente et si on luttait efficacement contre la corruption, on pouvait se passer de l’aide publique au développement », a-t-il dit, citant des rapports de la Banque mondiale et de Transparency international.