Tunis (dpa) – Le Sénégal a inauguré à Karang, dans la région de Fatick (Ouest) sur la frontière avec la Gambie, une antenne de la « Division nationale de la lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées » (DNLT). En outre, le pays a inauguré, sur les îles des Betanti, relevant également de la région de Fatick, un détachement fluvial conjoint Police-Douane.
La mise en place de ces deux structures s’inscrit dans le cadre du « programme de coopération pour la sécurité intérieure entre le Sénégal et l’Union européenne » (SENSEC-UE), a annoncé la Délégation de l’UE au Sénégal. Ce programme a pour objectif de « prévenir et réduire les facteurs de déstabilisations internes et externes de l’État », a-t-on indiqué. « Ces structures ont pour objectif de renforcer la sécurité en termes de contrôle et de surveillance intégrés des frontières ainsi que de lutter contre la migration irrégulière », a-t-on souligné.
Équipée de moyens roulants, l’antenne régionale de Karang permettra un appui territorial au service central en charge de la lutte contre la migration irrégulière « pour une meilleure connaissance du phénomène et une lutte plus efficace contre les réseaux de trafiquants », a-t-on précisé. Disposant de moyens nautiques (vedette et barques) et de « moyens spéciaux » pour la surveillance maritime, le détachement fluvial conjoint Police-Douane permettra une meilleure surveillance du delta du fleuve Sine-Saloum, région naturelle située entre la Gambie et le Sénégal, a-t-on relevé.
« En effet, l’action et l’opérabilité des frontières dépendent de la coordination entre ces services ainsi que de l’élaboration des analyses de risques et de l’identification des itinéraires empruntées par les réseaux de trafiquants », a-t-on poursuivi. En 2018, le Sénégal a créé la DNLT pour lutter notamment contre l’émigration clandestine et le trafic de migrants.
Financé par l’UE à hauteur de 10 millions d’euros et mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le programme SENSEC-UE a été lancé en 2018 et clôturé en 2021. Il s’appuie sur trois piliers, à savoir : la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, le contrôle et la surveillance des frontières, et l’appui à la bonne gouvernance du secteur de la sécurité intérieure.