Tunis (dpa) – Le « partage et la judiciarisation de renseignements » pour lutter contre le terrorisme en Côte d’Ivoire ont fait l’objet d’une formation dispensée à des représentants de la chaîne pénale ivoirienne ainsi qu’à des experts internationaux des pays voisins et d’Interpol. Financée par l’Allemagne, cette formation a été organisée par le Service de la prévention du terrorisme du Bureau régional de l’Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle est tenue sous l’égide du Groupe de travail pour l’Afrique de l’Ouest du Forum mondial contre le terrorisme (GCTF WA WG), a indiqué l’ONUDC.
L’objectif de la formation est de renforcer les capacités des acteurs des services répressifs et du système judiciaire à « lutter ensemble et efficacement contre le terrorisme ». Les échanges ont permis de mettre en lumière le caractère préjudiciable du cloisonnement, d’incompréhensions entre agences et d’une faible coopération, tant au niveau national qu’international, a-t-on ajouté.
« Une approche collaborative entre les magistrats, les services de renseignements, les militaires et les autres acteurs de la chaîne pénale est essentielle pour lutter contre l’impunité », a souligné Amado Philip de Andrés, représentant régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Plusieurs participants ont confirmé ce constat au cours de la formation, tout en formulant des propositions pour y remédier. Il a notamment été noté qu’un juge d’instruction sans renseignements ne peut pas mener à bien son enquête.
Pour faire face à ce besoin de collaboration, les experts ont suggéré de bonnes pratiques telles que la création d’un organe permanent de concertation, la mise en place de mécanismes formels et informels pour faciliter les échanges d’information, l’élaboration de procédures opérationnelles standardisées pour la collecte de preuves sur les lieux d’une attaque ou encore l’élaboration de questionnaires standardisés pour les interrogatoires de présumés terroristes.
De plus, face aux préoccupations relatives à la sécurité des civils en zones frontalières, il a été recommandé de développer des actions conjointement entre forces civiles et militaires pour répondre à leurs besoins vitaux et prévenir la radicalisation. En Côte d’Ivoire, la multiplication des incidents terroristes et l’évolution de leurs modes opératoires alertent particulièrement les autorités, souhaitant ainsi renforcer leur réponse pénale face à cette menace.