Tunis (dpa) – C’est de l’adversité que naissent parfois les belles opportunités. C’est le cas pour le Camerounais Jacob Kuemi, 36 ans, longtemps rongé par une maladie gastrique, qui se découvre par hasard un talent caché grâce auquel il est devenu aujourd’hui entrepreneur. Ce jeune est à la tête d’une entreprise spécialisée dans la fabrication de meubles à partir de bambou. « J’ai été atteint du reflux gastro-œsophagien pendant des années, raison pour laquelle j’ai été contraint d’abandonner mes études. Alité à longueur de journée, je cherchais une activité pour me divertir et meubler toutes ces heures perdues. C’est alors que j’ai découvert la sculpture des bambous », raconte-t-il à la dpa.
Contrairement aux arbres qui arrivent à maturité après des décennies, le bambou est une plante réputée pour sa croissance rapide, même dans des conditions extrêmes. Pour Jacob, cette plante constitue une véritable alternative à la déforestation et contribue à la sauvegarde du patrimoine forestier. « Construire avec du bambou, c’est contribuer à la restauration de l’écosystème forestier. J’ambitionne de planter des bambous sur une surface de 100.000 mètres carrés afin de produire des meubles à plus grande échelle. Mon objectif est de démocratiser l’utilisation du mobilier en bambou dans tout le pays », souligne-t-il.
Jacob projette également à se lancer dans la construction de plafonds en bambou pour les habitations écologiques. Il participera prochainement au Salon International de l’Artisanat du Cameroun (SIARC) qui se tient du 15 au 24 décembre 2021 au musée national de Yaoundé.
Le bambou pousse essentiellement dans les écosystèmes tropicaux chauds d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, selon l’Organisation Internationale pour le Bambou et le Rotin (INBAR). Cette plante peut être un outil de stockage, à grande échelle, du dioxyde de carbone (CO2), ce gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique planétaire.
Les forêts de bambous, bien gérées, peuvent capturer davantage de CO2 que certaines espèces d’arbres : jusqu’à 13 tonnes de ce gaz par hectare et par an, d’après une étude de l’INBAR. Cependant, estime cette organisation, le secteur du bambou reste peu développé, en raison du manque de prise en compte de ses avantages par les décideurs et l’état de la classification de cette espèce dans les réglementations forestières, ce qui freine sa récolte et son commerce.