Tunis (dpa) – Au Mali, les grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire obligent chaque année des centaines de filles d’abandonner l’école. La « sexualité précoce » des adolescents, le manque d’information, et le non-accès aux services de contraception sont parmi les raisons régulièrement évoquées pour expliquer ce phénomène en hausse dans le pays.
Afin de limiter le taux de grossesses précoces et non désirées chez les élèves, les autorités se sont orientées, avec l’appui de partenaires internationaux comme l’UNESCO, vers le renforcement de capacités des enseignants via des formations sur l’éducation à la santé reproductive. Selon le ministère malien de l’Éducation nationale (MEN), l’objectif de ces formations est de « créer un environnement d’apprentissage sûr, sain et inclusif » et de réduire les nouveaux cas d’infections du VIH/Sida.
Dans ce cadre, 200 enseignants pairs éducateurs et membres de club des jeunes à Ségou (Sud) ont suivi récemment une formation, dispensée par l’UNESCO, sur la santé de la reproduction et la prévention de l’infection par le VIH/Sida. En effet, dans son volet prévention du VIH/Sida, l’UNESCO intervient en milieu scolaire. « Aucun ou aucune adolescent ou adolescente ne devrait être infecté par le VIH/Sida. Cela passera par une connaissance approfondie des méthodes de prévention de la maladie. Cette formation vient à point nommé pour acquérir ces connaissances », a déclaré une responsable du MEN.
Entre novembre et décembre, 400 enseignants ont été formés dans la capitale Bamako (Sud-ouest) sur la prévention de grossesses précoces et non désirées, de VIH/Sida et de violences basées sur le genre (VBG) en milieu scolaire. Une des bénéficiaires de la formation a témoigné : « Malheureusement, nous voyons tous les jours des filles qui contractent des grossesses précoces et non désirées au sein de nos établissements scolaires et qui sont obligées d’abandonner l’école. Avec cette formation, nous nous assurerons de transmettre toutes les informations afin que nos filles puissent continuer leurs études », a-t-elle affirmé, appelant à « mettre ces thématiques dans les programmes scolaires afin que tous les enfants puissent accéder à toutes les informations requises dans ce domaine de santé et de bien-être ».
Avant la pandémie de Covid-19, les pays d’Afrique subsaharienne avaient déjà le taux de grossesses précoces le plus élevé du monde, à en croire l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW). La pandémie a provoqué une augmentation de ces grossesses dans plusieurs pays de la région, d’après HRW qui a cite des informations recueillies par l’ONU, des médias et des ONG.