Tunis (dpa)– « Éduquer une jeune fille, c’est construire une dame. Construire une dame, c’est construire une nation », tel est le crédo de l’ONG « We For Her », cofondée par la jeune Ivoirienne Marie Paule Okri. Créée en 2019, cette organisation œuvre à promouvoir les droits des femmes rurales et à consacrer leur autonomisation économique et financière.
Pour ce faire, Marie (27 ans) et son équipe appuient les femmes et les mères de familles sans emploi et illettrées à la création d’activités génératrices de revenus, en particulier dans le secteur agricole. Grâce à la vente des légumes et des fruits, ces femmes peuvent ainsi subvenir aux besoins de leurs enfants et régler les frais de leur scolarité. « A ce jour, nous avons réussi à collaborer avec plus d’une centaine de femmes et des dizaines d’hommes et les efforts se poursuivent encore afin d’instaurer une égalité du genre en Côte d’Ivoire », indique la jeune femme dans un entretien accordé à la dpa.
Diplômée en agriculture tropicale et titulaire de plusieurs certificats en agriculture écologique et en gestion des conflits, obtenus au Bénin et en Côte d’Ivoire, Marie a décidé de lancer cette organisation avec d’autres amies afin de réduire les disparités régionales en matière d’éducation. « Durant mes études primaires et secondaires que j’ai effectuées à l’intérieur du pays, j’ai toujours été indignée du fait que les programmes pédagogiques visant à améliorer les conditions des femmes et des filles étaient instaurés uniquement dans les établissements éducatifs de la capitale », témoigne la jeune femme.
Aujourd’hui, cette féministe dans l’âme sillonne sans relâche avec son équipe les villages du Nord-ouest du pays afin de construire des bibliothèques pour les jeunes filles et former les femmes à l’agriculture écologique. En outre, l’organisation organise périodiquement des conférences et des ateliers de sensibilisation à l’importance de l’éducation et d’information sur la prévention des grossesses en milieu scolaire.
We For Her a pour ambition de créer, dans les années à venir, une institution de formation en agroalimentaire dans les villes de l’intérieur du pays et de lancer un prix pour récompenser les meilleures élèves dans les villages. Quant à Marie, elle ambitionne d’accéder à un poste de décision afin de changer le système patriarcal en Côte d’Ivoire.