Dans le cadre de la transition énergétique allemande, le Maroc devrait couvrir une partie des besoins en hydrogène du marché allemand.
Tunis (dpa) – La première unité de production de l’hydrogène vert en Afrique devrait être mise en place au Maroc, en faveur d’un accord de partenariat avec l’Allemagne. En effet, le Maroc est le premier pays avec qui Berlin a signé un tel accord dans le cadre de la mise en œuvre de sa Stratégie nationale de l’Hydrogène . Cette stratégie, présentée pour la première fois le 10 juin 2020, est dotée d’un budget total de 9 milliards d’euros, dont 2 milliards d’euros destinés au développement de partenariats internationaux.
L’Allemagne, qui a effectué sa transition énergétique au début des années 2000, veut atteindre la neutralité climatique, d’ici 2045, à travers la réduction de la consommation des énergies fossiles. Pour réaliser cet objectif, le pays aura besoin de grandes quantités d’hydrogène, une source d’énergie permettant une production industrielle et une circulation des poids lourds respectueuses du climat. Le Maroc devrait couvrir une partie des besoins du marché allemand en la matière.
À ce propos, l’économiste marocain Khalid Benali a répondu à trois questions de la dpa.
Le Maroc est le premier pays avec qui Berlin a signé un accord portant sur la production de l’hydrogène, juste après l’adoption de sa stratégie dans ce domaine. D’après-vous, quels sont les motifs de ce choix ?
Outre sa stabilité politique et sa proximité géographique avec l’Europe, le Maroc dispose d’un important potentiel naturel de production d’énergies renouvelables (soleil, vent, ndlr). Il a également des choix clairs : les énergies renouvelables sont au cœur de sa politique énergétique nationale. Rappelons aussi qu’un partenariat énergétique maroco-allemand (PAREMA, ndlr), conclu en 2012, porte, entre autres, sur les énergies renouvelables.
Quels sont les principaux axes de l’accord en question ?
Cet accord porte sur un projet Power-to-X pour la production de l’hydrogène vert proposé par l’ Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN). Il porte également sur la mise en place d’une plateforme de recherches sur Power-to-X, le transfert des connaissances et le renforcement des compétences en partenariat avec l’ Institut de Recherche en Energie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN).(Le terme Power-to-X signifie la conversion des énergies renouvelables en hydrogène, ndlr).
La mise en œuvre de cet accord, a-t-elle contribué à l’accélération de la transition énergétique dans les deux pays ?
Ce projet contribuait à accélérer le rythme de la transition énergétique au Maroc qui ambitionne de devenir un exportateur d’énergies renouvelables. La stratégie énergétique du royaume prévoit d’atteindre, d’ici 2030, plus de 52 pour cent de sa capacité de production d’électricité installée à partir de sources renouvelables. Du côté allemand, et selon les estimations du ministère fédéral de la Coopération économique et du développement ( BMZ ), le Maroc peut couvrir de 2 à 4 pour cent des besoins mondiaux en carburant produit à partir de l’hydrogène vert, et fournir environ 25 pour cent des besoins du marché allemand.