Les sauveteurs espagnols ont porté secours mardi 18 janvier à une femme et son bébé, au large de l’île de Fuerteventura. Le nouveau-né a vu le jour dans un canot pneumatique, aux côtés d’une soixantaine d’autres personnes.
Il est venu au monde en plein océan. Mardi 18 janvier, les sauveteurs espagnols ont porté secours à un bébé, à 44km au large de l’île de Fuerteventura, dans les Canaries. D’après Helena Helena Maleno de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, qui surveille les flux migratoires vers l’Espagne, « c’est un garçon ». « Que la courageuse mère et son fils arrivent sains et saufs », a-t-elle espéré sur Twitter.
Le bébé est né dans un canot pneumatique, dans lequel sa mère avait pris place avec une soixantaine de personnes. « La maman et l’enfant vont bien et se dirigent avec les autres occupants du zodiac vers le port de Gran Tarajal », a indiqué l’agence de presse EFE, une fois l’opération de secours terminée.
Le sauvetage a commencé la veille, vers 23h, après que l’embarcation ait été localisée au sud de l’île de Majorera. Elle a pris fin vers 2h du matin, une fois que les rescapés, « tous d’origine nord-africaine » aient été ramenés à terre.
Le 29 avril 2021, les garde-côtes espagnols avaient déjà secouru un bébé de quelques heures. Il était né lui aussi dans l’océan, aux côtés d’une quarantaine d’autres personnes. La petite fille et sa mère, d’origine subsaharienne, avaient été emmenées à l’hôpital sur l’île de Grande Canarie pour y recevoir des soins. « Le bébé se porte bien », avait assuré la Croix Rouge.
Des naufrages à répétition
La route qui mène des côtes ouest-africaines aux Canaries est très empruntée par les migrants afin d’éviter la traversée de la Méditerranée, où les contrôles ont été renforcés. Mais l’océan Atlantique est tout aussi dangereux. Dimanche, au moins 43 migrants ont péri dans le naufrage de leur embarcation au large de Tarfaya, au sud du Maroc, a déploré Helena Maleno.
Parmi eux se trouvaient trois bébés et 14 femmes. Ils espéraient rejoindre l’archipel espagnole, distante d’une centaine de kilomètres. Jusqu’ici, seules deux dépouilles ont été récupérées, a ajouté l’ONG.
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Une semaine plus tôt, la militante s’était inquiétée du sort de 60 migrants qui se dirigeaient eux aussi vers l’archipel espagnol. Ils n’ont plus donné signe de vie depuis leur départ de Laayoune, au Maroc, le 5 janvier. Huit enfants font partie des passagers.
Un autre canot est pour l’heure introuvable. Mardi 18 janvier, l’alerte a été donnée pour porter secours à un bateau à la dérive, avec à son bord quelque 35 migrants. Il a, dans un premier temps, été localisé par un pétrolier danois, à environ 210 kilomètres au nord-ouest de Lanzarote. Les recherches pour retrouver l’embarcation et ses passagers sont toujours en cours.
Sur la route migratoire qui mène à l’Espagne, le bilan de l’année 2021 est dramatique. Selon l’association espagnole, 4 404 exilés sont morts en tentant de rejoindre le pays cette année-là. Et plus de 90% des disparus ont péri dans 124 naufrages survenus lors de traversées vers les îles Canaries, selon un décompte arrêté au 20 décembre. Ces chiffres font de 2021 l’année la plus meurtrière depuis au moins 2015.
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