Le Mare Jonio et le Louise Michel ont débarqué ce week-end à Lampedusa et en Sicile les quelque 250 migrants secourus ces derniers jours au large des côtes libyennes. Le Geo Barents est de son côté toujours dans l’attente de l’attribution d’un port sûr, avec 439 exilés à bord.
« Enfin ». L’équipage du Louise Michel a annoncé dimanche 23 janvier sur Twitter le débarquement à Lampedusa des 58 migrants secourus jeudi en Méditerranée centrale. Le navire de l’artiste britannique Banksy alertait depuis plusieurs jours sur la situation à bord, alors que les conditions météorologiques se dégradaient fortement. « Le vent augmente constamment et les vagues deviennent plus hautes », insistaient les humanitaires, réclamant un port sûr pour ces « personnes traumatisées et épuisées ».
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Vendredi, deux femmes enceintes et leur mari avaient dû être évacués par les garde-côtes italiens pour des raisons médicales.
Le même jour, un autre navire humanitaire s’était vu attribuer un port par les autorités italiennes. Le Mare Jonio, du collectif Mediterranea, avait été assigné à Pozzallo, en Sicile. Mais le bateau, qui avait jeté l’ancre la veille à Lampedusa pour se protéger des intempéries, a répondu aux Italiens en leur demandant d’accoster au plus vite sur la petite île italienne. « Une traversée de 12 heures dans le détroit de Sicile dans des conditions météorologiques et maritimes difficiles, avec plus de 200 personnes entassées sur le pont principal » est dangereuse, a prévenu Mediterranea.
Samedi matin, 142 passagers ont ainsi été transférés sur un bateau des garde-côtes italiens et pris en charge à Lampedusa. Les personnes restantes ont été amenées à Pozzallo par le Mare Jonio où elles ont débarqué dans la journée de dimanche. Le collectif italien avait porté assistance à 208 exilés jeudi près des côtes libyennes.
Un dernier bateau est quant à lui toujours dans l’attente d’instruction. Le Geo Barents, de Médecins sans frontières (MSF), naviguait toujours lundi matin a proximité de la Sicile. À son bord se trouvent « 439 survivants épuisés » secourus jeudi et vendredi au large de la Libye, a signalé dimanche l’ONG médicale.
Malte a refusé de laisser les exilés débarquer sur son sol, déplore l’équipage. Or, comme le rappelle MSF, « selon les conventions et lois maritimes, les gouvernements côtiers ont le devoir de prêter assistance à toute personne trouvée en mer en danger, y compris d’assurer le débarquement des personnes secourues dans un lieu sûr ». Le Geo Barents compte désormais uniquement sur l’Italie pour obtenir l’autorisation d’accoster en Europe.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio…) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.
Avec infomigrants