L’arrivée du colonel Doumbouya au pouvoir avait suscité tellement d’engouement, des scènes de liesses, d’espoir…qu’on a eu l’impression que cette fois-ci, la Guinée allait s’inscrire dans un nouvel élan, dans une réfondation totale de nos institutions, avec à la clé l’instauration d’une véritable démocratie à la fin de la transition. Malheureusement, 4 mois après, cet espoir est en train de voler en éclat. Les mêmes pratiques dénoncées par le colonel à la prise du pouvoir refont surface : le recyclage des cadres véreux et malhonnêtes, le népotisme, le clanisme, l’affairisme, l’amateurisme sont des maux qui gangrènent la gestion au sommet de l’Etat. Il faut se dire qu’aujourd’hui, le peuple souverain de Guinée ne sait plus à quel saint se vouer.
Le colonel et son équipe ont posé des actes qui ont été dénoncés et désapprouvés ces derniers temps, lesquels actes sont contraires aux promesses tenues au matin du 05 septembre 2021. Ce sont entre autres :
❌ la rebaptisation de l’aéroport international de Conakry
❌ la restitution des cases de belle vue
❌ le recyclage des cadres véreux et malhonnêtes à des postes de responsabilités
❌ l’imposition de Dansa Kourouma à la tête du CNT
❌ la création et l’entretien des mouvements fantoches et démagogiques à la solde du pouvoir
❌ la libération et la sortie du pays du despote sans aucune inculpation
❌ la non poursuite judiciaire des anciens dignitaires (ministres ) trempés dans des détournements de deniers publics
❌ le limogeage de l’ancienne ministre de la justice…
En clair, il faut se dire qu’à l’allure où vont les choses, l’espoir naît hier est en train de se transformer en cauchemar. Si le colonel ne rectifie pas la trajectoire qu’il suit, eh ben, il est fort à parier que le pays retombera encore et encore dans les mêmes travers. Justement, il faut éviter les erreurs du passé; mais pour le faire, il faut impérativement composé avec des Guinéens avec une probité morale irréprochable, une intégrité reconnue et un patriotisme affirmé. On ne peut pas vouloir le changement et promouvoir ceux qui sont contre le changement. C’est contreproductif et c’est même suicidaire.
Mon colonel, il est temps, bien sûr avant qu’il ne soit trop tard de changer de paradigmes pour le bien du pays.
Tob Baldé