L’Aita Mari a accosté à Lampedusa, dimanche, avec 176 exilés à bord, secourus quelques jours plus tôt en Méditerranée. Les 439 migrants pris en charge par le Geo Barents ont, eux, débarqué, samedi, au port d’Augusta, en Sicile.
Des cris de joie et des chants ont retenti sur le navire humanitaire du collectif espagnol Maydayterraneo, dimanche 30 janvier. Les visages souriants, les 176 migrants entassés à bord de l’Aita Mari venaient d’apprendre qu’ils étaient autorisés à débarquer sur la petite île italienne de Lampedusa alors que les conditions météorologiques se dégradaient fortement en mer.
Vendredi, l’Aita Mari avait porté assistance à 116 hommes, 18 femmes et 42 mineurs, lors de deux opérations, au large des côtes libyennes. Quelques heures après les sauvetages, le bateau avait mouillé l’ancre au sud de Lampedusa pour se protéger d’une tempête.
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Le même jour, le Geo Barents s’est vu attribuer un port sûr par les autorités italiennes. Après une semaine passée en mer à attendre les instructions du MRCC Rome (centre de coordination et de sauvetage), le navire de Médecins sans frontières (MSF) et ses occupants ont pu accoster, samedi, à Augusta, en Sicile. Le Geo Barents a porté secours à 439 personnes au cours de cinq opérations survenues près de la Libye, entre les mercredi 19 et vendredi 21 janvier.
À bord, l’équipage avait apporté « un soutien » aux rescapés, en particulier « aux survivants de violences sexuelles et physiques, aux personnes atteintes de maladie chroniques », avait indiqué sur Twitter l’ONG médicale. Cependant, au fil des jours, « la santé mentale et physique » des naufragés s’était dégradée.
À la date du 31 janvier, aucun navire humanitaire ne sillonne la Méditerranée centrale. L’Ocean Viking, de SOS Méditerranée, devrait bientôt revenir dans la zone. Le bateau a été autorisé, jeudi, à reprendre la mer. Les autorités italiennes avaient immobilisé l’Ocean Viking le 11 janvier au port sicilien de Trapani. « Toutes les déficiences retenues pour la détention du navire ont été corrigées. Nous nous préparons à reprendre nos opérations en Méditerranée au plus vite », a déclaré l’ONG sur Twitter.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio…) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.