Depuis jeudi, ce sont plus d’un demi-million de personnes qui ont quitté l’Ukraine pour trouver refuge dans les pays frontaliers. La plupart des Ukrainiens et des étrangers vivant dans le pays ont fui l’invasion russe en direction de la Pologne. Des dizaines de milliers de personnes se sont également rendues en Hongrie, en Slovaquie, en Roumanie et en Moldavie.
L’offensive russe en Ukraine a jeté, depuis le 24 février, des milliers de personnes sur les routes de l’exil. Près de 520 000 réfugiés ukrainiens ont afflué ces derniers jours dans des pays frontaliers, selon le dernier recensement de l’ONU publié lundi soir.
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) recensait à 15H00 GMT lundi exactement 519 057 personnes ayant fui depuis jeudi les violents combats qui opposent les troupes russes à l’armée ukrainienne, dans ce pays peuplé de plus de 37 millions de personnes dans les territoires contrôlés par Kiev.
Parmi les cinq pays frontaliers – Pologne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Moldavie – qui ont ouvert leurs portes, c’est la Pologne qui en a pour l’heure accueilli le plus grand nombre.
Près de 300 000 personnes ont trouvé refuge dans ce pays qui abritait déjà environ 1,5 million d’Ukrainiens. Pour la seule journée de dimanche, les garde-frontières polonais ont précisé avoir recensé près de 100 000 personnes arrivées du pays voisin et 28 000 de plus dans la seule nuit de dimanche à lundi.
Sur place, les gens s’organisent sur les réseaux sociaux, font des collectes d’argent, de médicaments, offrent des logements, des repas, du travail ou un transport gratuit pour les réfugiés. Des membres de la diaspora ukrainienne ont également afflué de toute l’Europe aux poste-frontières polonais pour apporter de l’aide à leurs compatriotes ou venir chercher un proche, rapportait Le Monde, dimanche.
Le deux-poids, deux-mesures hongrois
La Hongrie, elle, a accueilli 93 938 réfugiés, selon le décompte du HCR. Le pays compte cinq poste-frontières avec l’Ukraine et plusieurs villes frontalières, comme Zahony, ont aménagé des bâtiments publics en centres de secours, où des civils hongrois viennent proposer vivres ou assistance.
Le gouvernement a décidé d’accorder une protection temporaire aux Ukrainiens, loin du sort réservé aux migrants d’autres nationalités qui doivent déposer leurs demandes dans des « zones de transit ». « Tous ceux qui fuient l’Ukraine trouveront un ami en Hongrie », a promis dimanche le Premier ministre Viktor Orban.
Une attitude qui tranche avec la politique anti-migrants adoptée par Budapest depuis 2015 et qui lui a déjà valu plusieurs condamnations de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour « traitements inhumains et dégradants ».
32 000 réfugiés en Roumanie
En Roumanie, lundi, on comptait 34 361 réfugiés ukrainiens, selon le HCR. Deux camps ont été mis en place, un à Sighetu, vide pour l’instant, et l’autre à Siret, dont la quarantaine d’occupants doit être transférée vers des centres d’accueil.
En visite, lundi, au poste-frontière de Siret, la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a salué « l’excellente collaboration entre les bénévoles locaux et les autorités pour aider les personnes qui fuient la guerre en Ukraine ».
Par ailleurs, quelque 38 388 réfugiés étaient arrivés sur le territoire moldave lundi. Et la Slovaquie avait, elle, accueilli 30 000 personnes, lundi, indique le HCR.
L’agence onusienne a aussi précisé que 34 600 de ces réfugiés avaient poursuivi leur route, une fois la frontière ukrainienne franchie, vers d’autres pays européens.