Un exilé érythréen est mort après être monté sur un train en transit, à Valenciennes. D’après le maire de la ville, le jeune homme est décédé « sur le coup » par électrocution. Les trois autres migrants qui l’accompagnaient ont été emmenés à l’hôpital pour des contrôles.
Énième drame dans le nord de la France. Un migrant érythréen est mort électrocuté, vendredi 25 mars, sur un wagon de fret en gare de Valenciennes. Le jeune homme « a profité d’un moment d’inattention pour se glisser sur la voie et grimper immédiatement » sur le wagon, a expliqué le maire de la ville Laurent Degallaix à France Info. Selon la SNCF, le train était en provenance de Calais, et se dirigeait vers la frontière avec l’Espagne. Le corps du jeune homme « a fait fil conducteur » et « il est mort sur le coup ». Les trois autres exilés qui étaient montés avec lui sur le wagon – probablement des mineurs d’après le procureur de Valenciennes – ont, eux, été « projetés au sol ».
L’accident a provoqué « un gigantesque incendie puisque ce train contenait des pneus », a ajouté le maire. D’après le parquet de Valenciennes, les rescapés, ainsi qu’un agent SNCF, ont été conduits à l’hôpital pour des contrôles quelques heures après l’accident, mais aucun blessé n’est à déplorer.
Dimanche, une cinquantaine de personnes – représentants d’associations et migrants – ont rendu un hommage silencieux au jeune exilé décédé. Les participants, parmi lesquels une dizaine de migrants érythréens, ont formé un cercle autour d’une bougie allumée dans une lanterne posée sur une feuille de papier portant les mots « Les Frontières tuent ».
« Si la gratuité des transports était appliquée à toutes les personnes réfugiées, d’où qu’elles viennent, ce jeune serait toujours en vie. Discriminer tue », a écrit, dimanche, sur son compte Twitter l’association Utopia56.
Percuté par un train le long des voies
Ce n’est pas la première fois que des migrants meurent sur les voies ferrées de la région. Le 1er mars, un Soudanais a été tué, percuté par un train près de Calais, alors qu’il marchait le long de la ligne de chemin de fer. Et le 4 novembre dernier, un train avait percuté un groupe de quatre personnes qui circulaient sur les voies entre Dunkerque et Calais. L’accident avait fait un mort, un blessé grave et deux blessés plus légers.
Coincés dans le nord de la France après des mois, voire des années, sur la route de l’exil, les migrants en transit dans le nord tentent, par tous les moyens, de rejoindre le Royaume-Uni, malgré les risques. Depuis le mois de décembre, au moins deux jeunes Soudanais, de 18 et 16 ans, sont morts, alors qu’ils tentaient de monter dans des camions en partance pour l’Angleterre. Fin septembre, Yasser, un autre jeune Soudanais, est décédé en chutant de l’un d’eux. Sa mort avait marqué le début d’une grève de la faim de près de 40 jours de trois militants engagés pour la cause des migrants.
Les tentatives de traversées par la mer vers l’Angleterre sont, elles aussi, meurtrières. Le 14 janvier, un jeune migrant, a priori soudanais, est décédé au large de Berck. D’après une source proche de l’enquête, il avait pris place à bord d’un « canot semi-rigide », avec 32 autres personnes. Les passagers pourraient avoir été piégés par la marée, certains d’entre eux ayant été retrouvés sur des bancs de sable.
Selon le bilan de la préfecture maritime, les tentatives de traversée par la Manche ont fait 38 morts en 2021.
Avec infomigrants