En république de Guinée, peut-être même plus qu’ailleurs dans le monde , l’histoire est en effet têtue, et pourquoi pas la géographie.
À Conakry, le pont 8 novembre , à la rentrée de Kaloum dénommé le quartier administratif et des affaires , celui où eurent lieu les pendaisons publiques de 1971, illustre tristement les bégaiements de ce passé traumatique guinéen
C’est aussi à cet endroit qu’en janvier 2007, sous le magistère du général Lansana Conté des dizaines de jeunes sortis pour réclamer une meilleure gouvernance furent tués par les forces de défense et de sécurité.
Et c’est encore en face ce pont, mais un plus loin , au stade du 28 septembre , qu’en 2009, sous la junte du Capitaine Moussa Dadis Camara cette fois, les militaires tirèrent sur la foule à l’arme automatique lors d’un rassemblement des forces vives de la Nation
Bilan , selon l’organisation des nations unies ( ONU ) , qui qualifie le massacre de « crime contre l’humanité », 156 personnes tuées , 109 femmes violées , certaines pendant plusieurs jours .
Treize ans après ce massacre et ces viols d’une bestialité hors norme, les parents des victimes attendent désespérément la justice afin qu’ils fassent le dignement leurs deuils.
Par Aboubacar Sakho
Journaliste