Deux jours seulement après l’adoption par le Conseil national de la transition (Cnt) d’un chronogramme controversé de trente-six mois avant de passer le témoin aux civils, vous avez pris (ce vendredi 13 mai) la lourde décision d’interdire toutes manifestations sur la voie publique jusqu’aux périodes de campagne électorale.
Votre décision vous la motivez par un besoin de: «mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenchés depuis le 5 septembre 2021» et vous avertissez que «tout manquement» à cette décision «entraînera pour leurs auteurs des conséquences de droit». Plus qu’une erreur, c’est une faute que vous commettez. Naturellement, vous éveillez le lion qui dort perché dans son petit coin loin de la voie publique.
Mon avis est que le moment n’était propice au lancement d’une telle sonde. Le vote des Conseillers nationaux avait tout mis sens dessus dessous. Si vous l’avez remarqué, votre communiqué n’avait pas été dirigé dans le sens de la promotion du maintien de la paix et de la quiétude sociale. Vous savez maintenant que le mal est fait.
Mais avec la faveur des dieux de la transition, vous avez l’opportunité de réétudier la possibilité de suivre la voie que vous conseillait il y a peu le général Francis Awagbe Béhanzin, commissaire au département Politique, paix et sécurité de la commission de la Cédéao. Cette voie-là n’est pas parsemée d’embûches. Essayez-là ! Elle est moins risquée que celle à défricher pendant 3 ans par ceux qui n’ont d’yeux que pour ceux qui les engraisse.
J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo
(Billet paru dans Le Populaire du lundi 16 mai 2022)