A l’occasion du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernements à la COP 15 ce lundi 9 mai 2022, le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a présenté « l’initiative d’Abidjan ». Il s’agit d’un programme pensé par les autorités ivoiriennes pour faire face à la désertification et ses conséquences notamment, sur la production agricole.
L’initiative d’Abidjan constitue une réponse globale et intégrée, qui vise tout d’abord à créer les conditions d’une durabilité environnementale, à replacer ensuite le secteur agricole dans un rôle puissant de création d’emplois et de revenus, à produire enfin un équilibre social qui garantisse à toutes les couches de la société, le droit à une alimentation équilibrée et à une vie plus décente.
D’un montant de 1,5 milliards de dollars (environ 900 milliards de francs CFA) pour une durée de 5 ans, cette initiative (en anglais Abidjan Legacy Program) est une approche globale et novatrice pour une nouvelle prospérité. Elle est structurée autour de 4 points principaux. Il s’agit de la (i) lutte contre la déforestation et la restauration des forêts qui vise à restaurer 20% du couvert forestier ivoirien d’ici la fin de la décennie, (ii) l’amélioration de la productivité agricole à travers la mécanisation et la restauration des sols, (iii) les actions en vue de rendre les chaînes de valeurs actuelles plus durables avec une transformation locale plus significative, pour générer davantage de richesses et d’emplois, surtout pour les jeunes et les femmes et (iv) l’identification des chaînes de valeur du futur, respectueuses des sols et qui vont résister au changement climatique. Portée par la Côte d’Ivoire, l’Initiative d’Abidjan, à en croire le Premier ministre, est un plan qui peut valablement s’exporter. C’est un programme dont les grands principes pourront s’appliquer à tous les pays confrontés aux défis de la désertification et de la déforestation.
Sa mise en œuvre impliquera le secteur privé et les partenaires au développement. D’ores et déjà, elle a bénéficié séance tenante d’un appui de 500 millions de dollars de la Banque Africaine de Développement (BAD), de 502 millions d’Euros de ‘’Team Europe’’ qui regroupe l’Union Européenne et la Banque Européenne d’investissement, de 130 millions de dollars du Fonds International du Développement Agricole (FIDA), de 30 millions de dollars du PNUD, de 370 milliards de Francs CFA de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) et de 100 millions de dollars de l’Institut Ban-Ki Moon. C’est donc plus d’un milliard de dollars qui ont été obtenus dès ce lundi 9 mai 2022 par la Côte d’Ivoire pour le financement de son initiative.
En conformité avec la Déclaration des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la Commission de la CEDEAO sur les Changements Climatiques du 12 décembre 2021, la Commission encourage les pays à développer et mettre en œuvre des programmes régionaux climato-compatibles intégrés couvrant les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des ressources en eau, de la foresterie, de la restauration des terres dégradées, de la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. En effet, de telles initiatives appellent à garantir que notre Terre, source de toute vie, pourra demain, continuer de profiter aux générations futures, avec la même beauté, la même abondance et la même durabilité.