Dans une lettre ouverte que j’ai adressé au Président Doumbouya en date du 29 septembre 2021, je l’exhortais à refuser de « diviser » les Guineens entre « vous et Nous » C’est-à-dire entre ‘
#36moiscestbon » et «
#TransitionMandatMara« ,comme ce fut malheureusement le cas dans notre histoire récente entre ‘
#Amoulanfe« et «
#Abaraguelandè« . On sait tous où ça nous a conduit.
La plus grosse erreur que le Président Doumbouya commettra dans la conduite de cette transition serait de servir de caution ou d’entretenir ce genre de logique et de clivages triviaux.
C’est pourquoi il doit s’écarter des voix toxiques qui l’incitent à refuser d’aller à la recherche de compromis sur les questions centrales de cette transition.
Dans son discours ,devenu mémorable, intitulé la maison divisée ,le Président Abraham Lincoln disait qu’une maison divisée contre elle même ne peut pas subsister. Elle n’aura qu’un seul avenir, se désagréger.
Il faut l’admettre, les conflits et les contradictions sont inhérentes à notre modèle social.
Et même chacun d’entre nous en tant qu’individu ,nous sommes au jour le jour tenailles par des conflits intérieurs à notre propre personne-une sorte de superposition d’opinions et de sentiments divergents que nous ressentons intérieurement- et vis-à-vis desquels nous nous livrons à un arbitrage quotidien.
Le problème donc n’est pas l’existence de conflits et de contradictions, la question c’est comment trouver les ressorts pour identifier les sources véritables des conflits afin de leur apporter suivant les mécanismes lucides, honnêtes et transparents, les remèdes qu’il faut.
Et de ce point de vue, ceux qui ont le « volant bien en main » et la direction des choses, ceux qui sont en « position de force » sont ceux-là même qui doivent faire preuve d’ouverture, en tendant une main honnête et sincère afin de dissiper les soupçons.
Pendant que notre pays est est en proie aux incertitudes et nos populations confrontées aux difficultés de tous ordres, n’acceptez jamais d’en rajouter d’autres .
Parce que la conduite d’une transition est incompatible avec les incidents et les troubles.
Nous avons sur notre conscience collective des fardeaux psychologiques non encore purgés concernant les tueries du 28 septembre et celles perpétrées sous les 10 ans du Président Alpha Condé.
En votre qualité de premier responsable de cette transition, vous devez vous assurer que ce genre d’incidents ne se reproduisent pas pendant cette parenthèse et qu’aucun Guinéen ne perde la vie pour des questions d’opinions.
Ceux qui, y compris au sein de votre gouvernement ,sont adeptes de rhétoriques intransigeantes ,musclées et belliqueuses ne vous aident pas.
Parce qu’il faut justement se méfier en période de crise des déclarations grandiloquentes et des propos hyperboliques prônant entre autres un nationalisme chauvin. Ce genre de postures qui font le lit de ce climat de plus en plus clivé et tendu ne sont pas digne des autorités publiques.
Nous encourageons ceux qui à vos côtés travaillent à éviter à notre pays de sombrer dans le désastre parce que c’est justement cela la mission la plus importante d’un Président.