Imaginons que Nelson Mandela et ses compagnons, après avoir pris le pouvoir en 1994 en Afrique du Sud, déclarent que ceux qui sont morts dans les manifestations lors de la lutte contre l’injustice et la discrimination, ne sont pas des exemples à suivre. Faut-il rappeler que Mandela et l’ANC avaient pris les armes contre le système de l’apartheid.
Imaginons en 2008 que Barack Obama, dès après sa prise de fonctions en qualité de président des États-Unis, dise que Malcolm X, Martin Luther King et leurs compagnons qui ont été assassinés pour leur idéal de démocratie et de liberté, sont morts pour quelqu’un et que personne ne devrait suivre leur exemple pour éviter de se faire tuer.
Imaginons qu’on tienne le même discours vis-à-vis de tous les peuples qui se sont érigé contre les régimes dictatoriaux, qu’aurait été l’avenir de la démocratie et de l‘État de droit ?
Alors lorsqu’on a été incapable de prendre une position officielle en faveur des victimes dans les moments critiques, et on bénéfice de tous les privilèges du pouvoir grâce à leur combat, le minimum serait d’honorer leur mémoire et faire poursuivre leurs bourreaux. À défaut, il faut savoir se taire et faire profil bas.
C’est pour toutes ces raisons que je disais ceci dans l’une de mes plus récentes tribunes : “L’un des plus grands malheurs d’un pays, c’est lorsqu’il manque de dirigeants qui ont le sens de la grandeur. Celle-ci ne peut se réduire ni aux diplômes ni à la richesse matérielle encore moins aux prétentions et intentions.
Elle s’acquiert par l’Éducation sociale et religieuse sans laquelle une personne ne peut prendre suffisamment conscience de son caractère mortel, et ne peut placer l’honneur et la dignité au centre de ses actes et propos.”
Poursuivez les criminels et arretez de manipuler l’opinion publique en criminalisant nos droits et libertés !
Aliou BAH
#MoDeL