En toute sincérité peut-on en tant que régime militaire prétendre combattre la corruption organisée sans faire preuve d’exemplarité?
La réponse est non, bien sûr.
C’est un travers, un défaut de la junte qu’on dénonce depuis des mois pour faire changer les choses ou au moins faire réagir et réfléchir, mais en vain.
Pourtant pour une question d’éthique, d’exemplarité et de probité, les membres du gouvernement de transition guinéen doivent aussi procéder à la déclaration de leur patrimoine.
Mais depuis leurs nominations et malgré l’insistance de l’ancienne ministre de la justice Mme Fatou Yarie Soumah, les guinéens concernant cette question sont encore sur leur faim.
Le premier ministre Mohamed Beavogui prompt à criminaliser les manifestations en Guinée, lui son sens, son caractère universaliste; tordre le coup à la transition politique en cours et par conséquent pervertir la démocratie en empruntant le chemin des putschistes constitutionnalistes pour des raisons fonctionnelles égoïstes et égotiques reste pourtant muet sur cette question d’une grande importance.
Il cherche à noyer cette question et est jusqu’à présent incapable de présenter aux guinéens sa politique gouvernementale.
Son gouvernement parallèle à celui de colonel Amara Camara tapis au palais présidentiel donne l’impression de par sa position parfois confuse et controversée, d’être submergée par l’angoisse devant ce vide qui provoque l’ambition, ce goût du pouvoir démesuré, cet acharnement à posséder par tous les moyens.
Et il n’est pas donc étonnant que par rapport à certains agissements adroits du CNRD, que le peuple doute de sa bonne foi.
Le peuple sait désormais qu’il demeure des trous dans la raquette et pour tout dire, comme pour tout ce qui concerne de près ou de loin la justice, des défauts congénitaux.
On sait aussi désormais que vous ne pouvez pas inculquer dans la tête des guinéens ceci:
« Sache vivre de ce que tu as justement acquis : méprise les richesses que procure l’iniquité. Contente-toi de ce que tu possèdes, abstiens-toi de ce qui ne t’appartient pas».
Car nous ne sommes pas informés de la situation financière des ministres et agents de l’État avant leur prise de fonction, en service depuis des mois.
Et vos décrets teintés de recyclage d’anciens voleurs de la République continuent pourtant de tomber.
Pour grossir le rang de la nouvelle caste des jouisseurs, vous dénichez non seulement dans le rang des partis politiques de l’opposition et aussi sur les réseaux sociaux, tous ceux qui brillent par une certaine vacuité de langage, par un opportunisme politique.
Donc libre au premier ministre Mohamed Beavogui de criminaliser le droit de manifester.
Mais qu’il sache que du moment où il a refusé de déclarer ses biens et exiger à ce que tous les membres de son gouvernement le fassent. Il ne peut pas être un exemple de droiture et d’intégrité.
Vous avez aussi tous succomber à la corruption.
Donc M Mamady Doumbouya, M Charles Wright, pour l’heure vous ne plus éviter que vos adversaires ne vous taxent d’être de confusionnistes, de démagogues qui se servent de la justice pour régler des comptes à des personnes impliquées dans des dossiers de corruption.
Et que cette lutte noble et patriotique que vous avez engagé pour le bien être du peuple serait une sorte de pression et de chantage politique auquel vous vous livrez comme jadis vos prédécesseur.
Quel gâchis !
Aïssatou Chérif Baldé