Si cette affirmation qui dit que « Tant vaut l’école, Tant vaut la Nation » s’avère vraie, il est à affirmer dès lors que la nation guinéenne est en danger en ce sens que son système éducatif est en décadence.
Je suis choqué de ce qui arrive à notre système éducatif en tant que citoyen. L’heure n’est plus à des prises de position partisane et à la déformation de la réalité. Notre système éducatif est malade depuis longtemps et c’est une chose connue de tous et la faute n’est pas à mettre sur le dos du Ministre de l’Education Nationale et de l’AlphabétisationGuillaume HAWING.
D’une manière générale, le secteur de l’éducation couvre l’enseignement Primaire, l’enseignement technique et la formation professionnelle, l’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ainsi que l’alphabétisation et l’éducation non formel.
En Guinée, le défi de l’Education est dû à plusieurs facteurs, notamment un faible taux d’alphabétisation qui s’élève à près de 40%, une inadéquation entre les formations et les besoins en compétences, la faiblesse du système éducatif, la mauvaise qualité des enseignements. Les maux qui gangrènent l’éducationguinéenne sont aujourd’hui innombrables et concourent tous à sa détérioration progressive et profonde.
Pourtant, Blaise Pascal TALLA, célèbre journaliste de Jeune Afrique affirmait que « l’Education est la clef du développement et le seul vrai remède contre la pauvreté ». Alors, que devons-nous panser par rapport au développement de notre nation si le système éducatif ne se sent pas bien ? Que devons-nous faire pour y remédier à ces maux ?
Pour remédier à ces maux dont souffre notre système éducatif, je propose, comme pouvait le faire tout boncitoyen, les recommandations suivantes :
Le principe « tolérance zéro » serait salutaire et salvateur pour l’école guinéenne surtout au moment des examens nationaux (CEP, BEPC, BAC). Cela diminuerait drastiquement le taux de fraude et inciterait les élèves à prendre les études au sérieux, et ce même principe doit également être appliqué lors des évaluations permanentes.
Ainsi, seul les méritants passeront en classe supérieur, l’accès à l’université ne serait dans ce cas, qu’à l’élite, c’est-à-dire les meilleurs parmi les meilleurs.
Par conséquent, le pays produira les cadres valables, compétitifs sur le plan national et international, des cadres capables de sortir la Guinée du gouffre d’incertitude.
Pour conclure cette première recommandation, il faut noter que pour mieux réussir cette sélection scolaire, le propose la réinstauration des baccalauréats 1 et 2, du concours d’accès à l’université et des examens blancs.
De nos jours, le nombre d’université surtout privéedépasse les quarantaines en plus de celles publiques. Quant aux nombres d’étudiants, ils se comptent par plusieurs dizaines de milliers par an.
Il faut dire que cette démocratisation quantitative de l’enseignement supérieur n’est pas du tout avantageuse pour le pays. Nous voulons certes beaucoup de cadres supérieurs mais des cadres de qualité, des cadres méritants et compétitifs, pas des cadres chômeurs ou parasite.
Dans une université, on n’a pas besoin de plus de 30 étudiants par salle au maximum. Ce quota est valable pour les classes du secondaire également (collège et lycée) et même du primaire. Car nous le savons tous que la pléthore des effectifs à une conséquence négative sur le niveau de compréhension des cours et sur les évaluations.
C’est à partir de là que je recommanderais d’abord « la suppression des bourses financières (pécules) accordés aux étudiants de l’enseignement supérieur public pour pouvoir investir dans l’amélioration des conditions d’étude e des travaux de recherche, supprimer également les bourses d’études au niveau du baccalauréat au profit des majors de chaque promotion qui iront à l’extérieur non pas pour les formations généralisés, mais spécialisées ». Et ceci sera plus bénéfique le progrès du pays.
Il faut croire que tous les élèves ne peuvent pas accéder à l’université, car l’accès à l’université passe par le respect d’un certain nombre de conditionnalités si la réinstauration des baccalauréats 1 et 2, du concours d’accès à l’université et des examens blancs était prise en compte.
En plus, le pays n’a pas besoin que de cadres supérieurs pour son développement. Il a aussi besoin en quantité et en qualité des techniciens, des hommes de métiers produits des écoles professionnelles et techniques. Ce qui veut dire que le pays a plus que jamais besoins d’établissement techniques et professionnels modernes. Cela pourrait aider à limiter l’abandon scolaire et à l’apprentissage informel des métiers.
En plus de tout cela, l’on ne sera plus contraint de repêcher des élèves non méritants et de les envoyer à l’université pour la forme.
L’enseignement est « le métier le plus noble » au monde et pourtant les enseignants eux, vivent en serfs dans notre pays.
Un enseignant est un chercheur quelque soit le niveau dont il a en charge. Sans cela, son niveau de connaissance et de compétence serait rétrogradé. L’enseignant est par ailleurs, producteur de savoir. Il se doit décrire et publier constamment sur son domaine de compétence.
De ce fait, l’enseignant doit être mis dans des conditions privilégiées qui lui permettront de s’acquitter convenablement de ses devoirs d’enseignant et ce serait là, un moyen de lutter contre la corruption en milieu scolaire et universitaire.
Ces différentes analyses ne sont de toute façon que des recommandations d’un citoyen soucieux de l’avenir du pays et qui de par sa voix interpelle le Président de la Transition et son gouvernementparticulièrement les différents départements en charge de l’éducation de mettre en œuvre une politique nationale plus dynamique et répondant à ses différents critères cités plus haut mais en commun accord afin de trouver des solutions efficaces qui contribueront au rayonnement du système éducatif guinéen.
Souleymane MAGASSOUBA
Analyste Politique
Enseignant / Professeur d’Histoire
Email : magassouba99@gmail.com