Les Nations unies ont annoncé, jeudi, avoir porté secours à un groupe de 44 migrants – 29 hommes, 12 femmes et trois jeunes filles – abandonnés dans le désert par leur passeur. Les exilés ont été retrouvés près de la ville de Dirkou, dans le nord-ouest du Niger.
Ils ont été secourus de justesse. Un groupe de 44 migrants ouest-africains – 29 hommes, 12 femmes et trois jeunes filles – ont été retrouvés la semaine dernière en plein désert, près de la ville de Dirkou, dans le nord-ouest du Niger, ont annoncé, jeudi 14 juillet, les Nations unies.
Dans un communiqué, l’Organisation internationale des migrations (OIM) explique avoir, avec l’aide de l’agence nigérienne de protection civile, porté secours à ces personnes qui se rendaient en Libye. Elles se trouvaient « bloqué[e]s dans le désert depuis deux jours après avoir été abandonnés par le conducteur suite à une panne de véhicule », a précisé l’OIM.
Le groupe a été conduit dans un centre de transit pour migrants à Dirkou pour y recevoir « une aide humanitaire essentielle », selon l’agence onusienne.
En juin, dix migrants clandestins ont été retrouvés morts près de la Libye, selon l’armée nigérienne qui a découvert leurs corps sommairement enterrés dans des fosses, près de Dirkou. Une source locale avait affirmé à l’AFP qu’il était « fort possible que ces migrants retrouvés morts aient été abandonnés par leur passeur ».
Des sauvetages fréquents
Dirkou, située dans la région d’Agadez, est un point de passage incontournable pour le trafic de migrants, d’armes et de drogues vers la Libye voisine ou l’Europe. Elle abrite également des sites aurifères artisanaux qui attirent des milliers de Nigériens et de ressortissants de pays voisins.
Les opérations de sauvetage de migrants sont fréquentes dans le désert du Sahara, surtout vers la Libye. Fin juin, les services de secours libyens ont indiqué avoir retrouvé vingt personnes mortes de soif en plein désert de Libye, près de la frontière avec le Tchad. Selon les secours, les exilés auraient trouvé la mort 14 jours plus tôt. Les corps ont été découverts autour d’un pick-up probablement tombé en panne.
Dans le Sahara, la zone frontalière entre le Niger, le Tchad et la Libye est couramment fréquentée par les nombreux migrants ouest-africains qui cherchent à se rendre en Libye pour, ensuite, atteindre les côtes méditerranéennes et ainsi gagner l’Europe. Ils se rassemblent généralement à Agadez, la grande ville du nord nigérien, où se trouvent des réseaux de passeurs.
Dans le but de décourager les passeurs, Niamey avait pourtant voté en 2015 une loi érigeant en crime le trafic de migrants, passible de peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison. Mais malgré cette mesure, des migrants empruntent « de nouvelles routes plus dangereuses » pour entrer en Libye, selon une source sécuritaire.