Tunis (dpa) – Les ministres africains de la santé ont lancé une campagne de lutte contre la drépanocytose, l’une des maladies les plus courantes en Afrique, mais qui ne bénéficie pas de l’attention requise. Le coup d’envoi de cette campagne a été donné en marge de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, organisée du 22 au 26 août à Lomé, au Togo. La campagne vise à intensifier la sensibilisation et à renforcer la prévention et les soins afin de réduire le nombre de cas de drépanocytose, une maladie sanguine héréditaire qui raccourcit la survie des globules rouges et provoque une anémie, a indiqué l’OMS.
Elle entend également sensibiliser le public à la maladie dans les écoles, les communautés, les établissements de santé et dans les médias, et plaider en faveur du renforcement des systèmes de santé pour garantir la qualité et la continuité des services, ainsi qu’un accès équitable aux médicaments et aux outils innovants. Outre l’OMS, la nouvelle campagne bénéficie du soutien de partenaires tels que la Banque mondiale (BM), le département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis, la Fondation Novartis, Global Blood Therapeutics et Sickle in Africa.
Plus de 66 pour cent des 120 millions de personnes touchées par la drépanocytose dans le monde vivent en Afrique. Chaque jour, un millier d’enfants y naissent avec cette maladie, ce qui en fait la maladie génétique la plus répandue dans la Région. Plus de la moitié de ces enfants mourront avant l’âge de cinq ans, généralement des suites d’infection ou d’anémie grave. Dans la Région africaine, 38 403 décès dus à la drépanocytose ont été enregistrés en 2019, soit une augmentation de 26 pour cent par rapport à l’année 2000, a-t-on rappelé.
Le faible taux d’oxygène dans le sang et le blocage des vaisseaux sanguins chez les personnes atteintes de drépanocytose peuvent provoquer des douleurs extrêmes dans le dos, la poitrine, les mains et les pieds, ainsi que de graves infections bactériennes, a-t-on expliqué. « La plupart des pays africains ne disposent pas de ressources nécessaires pour fournir des soins complets aux personnes atteintes de la drépanocytose, malgré la disponibilité d’interventions avec un bon rapport coût/efficacité pour la prévention, le diagnostic précoce et la prise en charge de cette maladie », selon Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.